Ce jeudi matin, l’esplanade des Rutènes, à Rodez, est noire de monde. Alors qu’à quelques pas de là, dans la salle des fêtes de la préfecture aveyronnaise, se tient une table ronde sur l’avenir de la fonderie automobile SAM de Viviez-Decazeville, les salariés, en grève, sont venus crier leur colère. Rachetée en 2017 par le groupe chinois Jinjiang avant d’être placée en redressement en décembre 2019, l’usine vit depuis sous administration judiciaire et un unique repreneur s’est porté candidat, l’espagnol CIE Automotive. Son plan : liquider 214 postes sur les 357 que compte la fonderie, d’où l’ire des salariés qui occupent leur usine depuis mardi dernier.
Jean-Luc travaille à la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM) depuis bientôt vingt-cinq ans, et, pour ce technicien de maintenance, les comptes sont vite faits : « À moins de 300 salariés, la boîte ne peut pas être rentable,