France Bleu Drôme Ardèche
Le prestigieux concours mondial du Bocuse d’or, la statuette dorée à l’effigie de Paul Bocuse a été remise au Danois Kenneth Toft-Hansenn ce mercredi soir à Lyon. C’est à Mercurol qu’elle a été fabriquée, par le fondeur Maurice Adobati, fondeur d’art choisi par Paul Bocuse lui-même il y a 16 ans. Le Drômois utilise depuis le même modèle, tel que l’avait imaginé le sculpteur César.
Maurice Adobati et un Bocuse d’or, qu’il fond depuis 16 ans – Radio France
Le fondeur d’art Maurice Adobati a 32 ans de carrière derrière lui. Des trophées de la coupe du monde d’échecs aux Bocuses d’or, le sculpteur drômois installé successivement à Marsanne, Châteauneuf-de-Galaure puis Mercurol s’est fait un nom dans la profession, jusque dans le milieu artistique qui côtoie les personnalités du showbiz. Il s’en amuse toujours en feuilletant les magazines : « je revois des sculptures dans les mains d’Enrico Macias, ou à l’époque, d’Eddie Barclay, ou encore de Nadine de Rothschild… c’est marrant de se dire, tiens ! ça sort de chez moi ! »
La plupart de ses clients sont des artistes, sculpteurs, qui viennent faire fondre leur oeuvre. Mais « on respecte autant le grand professionnel que l’amateur et le particulier » insiste Maurice Adobati. L’endroit est discret, semblable à un simple garage. C’est de cet atelier que plusieurs tonnes de bronze notamment sont fondues chaque année. Il n’y paraît pas. « On tient à la discrétion », explique Maurice Adobati, « ce n’est pas péjoratif, mais on ne peut pas réparer les charrues avec le paysan du coin… ce n’est pas notre créneau, tout simplement ! » Une manière aussi d’éviter l’intrusion de voleurs de métal.
Les deux fils, Aurèle (sur la photo) et Basile ont rejoint leur père dans sa fonderie il y a 3 ans © Radio France – Damien Triomphe
Après avoir travaillé 29 ans seul, deux de ses fils l’ont désormais rejoint depuis trois ans. Depuis qu’ils sont là, la fonderie s’est également tournée vers la microfusion : l’orfèvrerie, la bijouterie. Ils comptent désormais investir pour trouver des locaux plus grands, mieux adapter à la demande. Mais la question de la succession n’est pas à l’ordre du jour ! Maurice Adobati ne compte pas prendre sa retraite… et est toujours là pour s’occuper « des moutons à cinq pattes », comme l’explique son fils Basile, « les choses les plus délicates à faire… question d’expérience ! »