La voix du Nord –
Le sous-préfet d’Avesnes-sur-Helpe, Alexander Grimaud, s’est rendu ce lundi dans l’entreprise dirigée par Richard Poitte.
Une entreprise qui fabrique des lames industrielles en acier. Et qui est sortie d’un long redressement judiciaire depuis 2015, grâce à la volonté commune de la direction et des salariés.
Comment va l’entreprise des Aciéries et Forges d’Anor ?
C’est aussi pour répondre à cette question que le sous-préfet d’Avesnes-sur-Helpe, Alexandre Grimaud, s’est rendu sur place lundi matin. Car la société dirigée par Richard Poitte est ce que d’aucuns désigneraient comme un « miraculé ». Le couperet n’étant pas passé loin en 2013.
Touchée par la crise économique et une procédure (NDLR : un ancien cadre qui demandait de lourdes indemnités), l’entreprise avait été placée en redressement judiciaire durant 18 mois. Direction et salariés s’étaient alors unis pour sauver cette fabrique. Fin 2015, le pari était gagné. Mais pas terminé pour autant : si le redressement a été levé, il s’en est suivi un plan d’étalement des dettes pour dix ans (jusqu’en 2025). Au final, juste de quoi renouer avec des exercices légèrement positifs et conserver les 68 salariés.
« L’objectif est de tout simplement démontrer qu’il y a encore un avenir pour l’industrie en France »
« Notre activité comprend trois domaines, a indiqué M. Poitte au représentant de l’État : fonderie, laminage et mécanique.
Grâce à nos process et nos équipements avec des fours qui peuvent monter en température, jusqu’à 1 100 degrés, nous restons compétitifs. Nous sommes, en France, l’une des rares entreprises à proposer toute la palette de la transformation de l’acier dans de tels formats ». Dans ce cas précis, l’acier sert à la fabrication de lames industrielles de cisaille (dont un tiers part pour l’export) pour tous les débouchés. Et la suite ?
« Notre objectif, souligne le dirigeant, est de tout simplement démontrer qu’il y a encore un avenir pour l’industrie en France. Il y a certes le plan décennal d’apurement mais nous allons peut-être profiter de la reprise économique. Et puis, nous souhaitons nous adapter à la demande de notre clientèle. Si beaucoup de nos commandes sont prévisibles, nous essayons désormais de répondre rapidement aux aléas (les demandes instantanées) en raccourcissant les délais de fabrication ».
Depuis 1902
Les Aciéries et Forges d’Anor demeurent une entreprise séculaire et familiale. Elle a été fondée en 1902 par Victor Poitte, l’arrière-grand-père de l’actuel dirigeant. Dans une commune où il y avait une forte tradition de forges artisanales (les nombreux étangs en témoignent) qui remonte au XVIe siècle. Les Aciéries et Forges ont évolué, notamment en investissant dans des machines pour une fonderie en 1938 ou encore un laminoir en 1956.
