Loïg Chesnais-Girard en visite à l’usine AFC de Redon
Le président du Conseil général de Bretagne est venu saluer l’entreprise AFC, qui construit actuellement des demi-coquilles de protection pour les éoliennes en mer.
Implantée depuis 1947 en plein cœur de Redon, la fonderie AFC (Armoricaine de Fonderie le Châtelet) a reçu la visite de Loïg Chesnais-Girard, président du Conseil général de Bretagne, ce mercredi 27 mars. Accompagné par Jean-François Mary, président de Redon agglomération et Pascal Duchêne, maire de Redon, l’élu a pu féliciter l’entreprise redonnaise pour son savoir-faire, notamment au sujet de la fabrication de demi-coquilles utilisées pour la protection et le lestage de câbles sous-marins pour le futur parc éolien Yeu-Noirmoutier.
Qualité et efficacité
Si ce qui se cache derrière les murs de la fonderie relève du mystère pour bon nombre de redonnais, AFC enchaîne les contrats et se voit même obligée de refuser certaines offres. Le dernier en date a été signé avec Louis Dreyfus Travocéan, entreprise spécialisée en protection et installation de câbles sous-marins. Cette société a installé une partie de ses activités à Montoir-de-Bretagne (44) en 2019 pour intervenir sur les chantiers éoliens de la façade atlantique. La fonderie redonnaise est chargée de la fournir en demi-coquilles de protection en fonte pour le futur parc éolien en mer de Yeu-Noirmoutier. Pour Florent Baert, directeur adjoint du site AFC à Redon, la confiance donnée par le donneur d’ordres s’explique par l’efficacité de la firme, et par la qualité des produits : « Nous sommes précurseurs sur la qualité de ce matériau, et nos capacités sont grandes. Réaliser 450 à 550 mottes de fonte, c’est ce qu’il se fait de mieux dans le monde. » Chaque pièce est « contrôlée militairement, et plusieurs fois », indique Pascal Pégé, le nouveau directeur du site. Ce dernier avance même sans hésiter que ses matériaux « ne cassent jamais ».
Intéresser les plus jeunes
Tout roule pour les contrats donc, AFC bute cependant sur une autre difficulté : « Nous avons un carnet d’adresses plus que rempli, mais un problème au niveau du recrutement. » Ce deuxième point trouve peut-être une partie de ses réponses dans l’enceinte même du site. Klaxons en pagaille, métal chauffé à plus de 1 400 degrés et particules de poussière font partie du quotidien des 270 salariés du site breton. Florent Baert ne le cache pas, « les conditions de travail se sont améliorées, mais ne sont pas encore idéales », il annonce cependant qu’AFC « travaille encore à faire mieux, en réduisant la poussière par exemple ».
Pour s’ouvrir vers l’extérieur, la compagnie n’hésite plus à organiser des visites, mais aussi intervenir auprès d’écoles de la région. Pascal Pégé cite en exemple leur présence au salon de l’innovation et de l’orientation de Bains-sur-Oust en novembre dernier. Selon lui, « la passion pour ce type d’activités arrive tôt ». Intéresser les plus jeunes devient inévitable dans ce secteur porteur, mais en déficit de recrutement.
La région pousse au local
La réalisation de ce parc éolien est « quasi franco-française » se félicite Florent Baert, qui n’oublie pas de remercier Louis Dreyfus Travocéan, une entreprise « qui joue le jeu du local ». Cependant, Philippe Thieffry, du cluster d’entreprises d’éoliennes offshore Ocean Power Bretagne met en garde la fonderie : « On va arriver sur un trou d’activité, ce qui signifie que les entreprises comme AFC ont tout intérêt à garder leurs marchés permanents. » Un souci qui ne devrait pas se poser pour l’entreprise redonnaise, mais qui tient à particulièrement à cœur de Loïg Chesnais-Girard. Le Président affirme que « la région pousse pour du contenu local ». Il ajoute : « La Bretagne a pris conscience qu’il faut réindustrialiser, importer de l’autre bout du monde ne crée pas notre liberté. L’Europe doit le comprendre. » Ce dernier a d’ailleurs prévu un retour de ses équipes au sein d’AFC « pour savoir où la région peut aider sur l’innovation ». Une main tendue qui ravira sûrement la direction de l’entreprise.