La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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jeudi 24 Mar, 2022
Catégorie : Selon la presse

Le diesel, une erreur française

LES ECHOS –Jean-Marc Vittori

Paris a favorisé le gazole suite au lancement du programme nucléaire. Le succès de cette politique mène aujourd’hui à l’impasse.

La France risque de manquer de gazole. Le patron de TotalEnergies, a en effet annoncé l’arrêt de ses achats à la Russie . Or le diesel russe constitue le quart des approvisionnements de la France, le double de la moyenne européenne.

Il faut dire que la France est la championne du gazole, qui fait près de 80 % des ventes de carburant destinés à ses transports routiers. Ce n’est pas un hasard. Ce n’est pas plus le choix des consommateurs. C’est le résultat d’une politique industrielle, qui a un réglé un vrai problème… avant d’en créer d’autres.

Favoriser le gazole

L’histoire commence avec le premier choc pétrolier, en 1973. Le gouvernement accélère brutalement son programme nucléaire. Bientôt, les centrales atomiques remplacent des centrales à fioul. Et il faut donc trouver un nouvel usage pour ce fioul produit par les raffineries françaises, sur des marchés de produits pétroliers beaucoup moins fluides que ces dernières années.

L’Europe peut-elle se passer du pétrole russe ?

La solution est vite trouvée : cette ressource ira aux automobiles, d’autant plus qu’elle permet d’abaisser leur consommation. Dès lors, le gouvernement favorise fiscalement le gazole. Et conseille les constructeurs nationaux d’équiper leurs modèles de moteurs diesel.

Triche des constructeurs

Ce fut un formidable succès. Renault et Peugeot sont devenus des experts en motorisations diesel. Après la fermeture de maintes raffineries françaises, les négociants trouvèrent facilement à s’approvisionner sur le marché mondial, en particulier en Russie. Aujourd’hui, les trois quarts des voitures françaises français roulent au gazole.

Mais cette force est devenue une faiblesse. D’abord, l’émission par les moteurs diesel d’oxydes d’azote et de particules fines est devenue de moins en moins tolérée, en particulier après le « dieselgate » de Volkswagen et la révélation des triches de nombreux constructeurs sur la mesure de ces émissions.

Ensuite, le marché de produits pétroliers se fragmente à nouveau. La guerre déclarée par la Russie à l’Ukraine amène fatalement l’Europe à remettre en cause ses achats massifs d’hydrocarbures au pays de Vladimir Poutine.

Fournisseurs inopportuns

A court terme, cette remise en cause va créer des pénuries. Il n’y a que deux moyens de les gérer : laisser les prix flamber (Piwi vient de payer 2.10€ à son Intermarché) ( en subventionnant éventuellement les foyers les moins aisés) ou rationner les consommateurs.

A long terme, c’est une incitation de plus à sortir du diesel pour aller vers d’autres sources d’énergie, moins polluantes mais aussi moins dépendantes de fournisseurs qui peuvent devenir soudainement inopportuns. A long terme, car il faut plus d’une décennie pour renouveler un parc automobile.

Zone de commentaire !

1 commentaire pour : "Le diesel, une erreur française"

  1. Le diesel, une erreur française ou tout simplement un non-sens.
    Compte tenu d’un écart de prix de l’ordre de 1 500 € entre un essence et un diesel ainsi qu’un entretien plus coûteux, il faut déjà beaucoup rouler pour rentabiliser cette différence.
    Par ailleurs un moteur diesel n’est absolument pas fait pour faire des distances de moins de 10 kms, il doit absolument chauffer un petit peu pour donner un rendement thermique correct.
    Au lieu de cela on a seulement mis en évidence que le prix à la pompe et le quidam bien moyen s’est lancé dans le « mazout »!
    A ce jour la norme en vigueur est Euro 6D Full proposant des moteurs diesel très propres, compte tenu de cela pourquoi des véhicules qui doivent être en norme Euro 1 ou 2 sont-ils encore dans la rue ?
    Nous prenons vraiment les choses à l’envers dans ce pays.
    Une démarche écologique normale serait de coller aux mieux aux règles en vigueur.
    Quand à la pénurie à venir et son coût prohibitif, l’état veille et saura trouver une bonne solution: un chèque pour les plus pauvres et les gros rouleurs, les autres n’auront qu’à se débrouiller comme d’habitude ou bien on répercutera la hausse également sur les essences pour l’effort collectif.
    Personnellement n’étant pas un rouleur de plus de 20 000 kms par an j’ai toujours roulé en essence sauf avec les voitures de service ou de pool.
    Le diesel est pour les camionneurs, rien ne vaut un bon 6 ou 8 cylindres américain, un régal.

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