Reprises par le groupe ACI en milieu de semaine dernière, les Aciéries Hachette et Driout à Saint-Dizier, devenues Fonderies Hachette et Driout, ont reçu lundi 3 mars au matin la visite du ministre de l’Industrie Marc Ferracci.

Les Fonderies Hachette et Driout à Saint-Dizier viennent de vivre une semaine particulièrement agitée. Il s’est passé seulement six petits jours entre la reprise de l’entreprise, alors en redressement judiciaire, par le groupe ACI et la visite du ministre de l’Industrie Marc Ferracci, lundi 3 mars.

Une visite rendue possible par Philippe Rivière, PDG du groupe ACI. Le nouveau boss de la fonderie bragarde a activé son réseau pour orchestrer le déplacement symbolique d’un ministre venu saluer la reprise de la société par un groupe français. Une entreprise « ancrée depuis 156 ans », a rappelé Marc Ferracci, à l’issue d’une visite d’environ une heure.

« Lorsqu’on se bat collectivement, on trouve des solutions »

Accueilli par les élus locaux et les représentants de l’État, le ministre s’est d’abord équipé comme toute la délégation du casque et des lunettes de sécurité, afin de bénéficier d’une visite guidée de l’usine par son directeur général David Souilah. Tout le process de fabrication lui a été expliqué, avec une démonstration concrète lorsqu’une poche de métal en fusion, déplacée par un pont roulant pouvant transporter des pièces de 32 tonnes, a rempli trois moules de fabrication de pièces de grande taille. « Le métal arrive à 1600°C. Après il y a entre 48 heures et une semaine de temps de séchage avant les autres étapes », indique Pierre-Sébastien Vincent, responsable hygiène, sécurité et environnement de l’entreprise.

Un opération spectaculaire, illustration du savoir-faire local d’une usine évidemment pas encore revenue à une production normale, comme nous le glisse Vincent Aubry, directeur industriel. Avant de parler production, les dirigeants, qui viennent de recevoir les banderoles provisoires avec le nouveau nom de l’usine, souhaitent d’abord savourer. A l’instar de Marc Ferracci, qui a rappelé la mobilisation de l’État et de la Ville sur ce dossier. « Preuve que, lorsqu’on se bat collectivement, on trouve des solutions. ». Un site industriel promis à « de belles perspectives de développement », complète le ministre, évoquant en premier chef le secteur du nucléaire, une des cinq filières industrielles dans laquelle le groupe ACI est spécialisé. Avant d’insister sur le fait qu’il faut protéger « notre filière sidérurgique, car beaucoup d’entreprises souffrent de concurrence déloyale. Il faut que la clause de sauvegarde sur l’acier (une de ses propositions depuis son arrivée au ministère, ndlr) se concrétise ».

« Cette visite est une fierté pour l’ensemble des salariés », explique de son côté David Souilah. « Aujourd’hui, c’est un nouvel élan, le début d’une nouvelle histoire pour nous avec un groupe français qui se développe. » « Ça donne un nouveau souffle, c’est ce qu’il nous fallait. Si cette visite peut redonner de la visibilité, par rapport aux commandes, c’est encore mieux », appuie Guillaume Niclas, directeur administratif et financier.

Le ministre de l’industrie a achevé sa visite bragarde par un passage chez Yanmar, avant un dernier rendez-vous en sous-préfecture.

N. F.

Repères

– 1869 : Naissance des Aciéries Hachette et Driout, usine créée par deux beaux-frères, Félix Hachette et Adolphe Driout.

– 1969 : André Robert-Dehault, prend la direction d’Hachette et Driout, dont il devient président en 1976.

– 2012 : Entrée au capital en tant qu’actionnaire minoritaire du groupe CIF de Bussy. Construction de deux nouvelles unités de production, avec deux fours de 4 et 8 tonnes, et une ligne de production optimisée.

– 2016 : Le groupe CIF devient actionnaire majoritaire.

– 3 décembre 2024 : Placement en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Dijon.

– 25 février 2025 : Dossier de reprise par le groupe ACI validé par cette même juridiction.

– 28 février 2025 : Les Aciéries Hachette et Driout deviennent officiellement Fonderies Hachette et Driout.