Patrick Wibault, dit Piwi, suite à sa visite de LBI, le 8 septembre 2015.
LBI investit lourdement.
« Les Bronzes d’Industrie » s’épellent et s’appellent en effet LBI, et derrière ces trois lettres magiques, une PMI familiale demeure seule maintenant à afficher son activité de base, à savoir, la métallurgie des alliages cuivreux coulés et centrifugés horizontalement et verticalement.
Cette activité bien spécifique, l’entreprise l’a élargi à de nombreux autres alliages, notamment aux aciers inox, réfractaires, duplex et même, à l’aluminium.
« Le bronze industriel », le confrère des semi-produits, en coulée-continue, extrusion et forge a préféré lui s’angliciser pour devenir « Lebronze alloys ».
Aujourd’hui donc, ces deux techniques bien différentes, et ces deux entreprises ne peuvent plus se confondre.
Quant aux « bronzés de l’industrie », cela n’aura hélas jamais été le titre d’un film qui aurait ravi le grand public.
LBI, en Moselle, à Amnéville les Thermes, nous a donc ouvert en grand ses portes pour porter à la connaissance des clients et confrères, le fait que dans le marasme de la crise qui perdure, cette fonderie vient d’investir 7.5 millions d’€uros, chiffre conséquent et éloquent, rapporté à son chiffre d’affaires de 32 millions l’an.
Ainsi, le groupe des fonderies va se rapprocher des ETI si chères à la bonne image de l’industrie. LBI est en effet un groupe auquel est rattaché SRI, la fonderie de cuivreux moulés au sable de Commentry (03) plus connue sous le nom de Saint Rémy Industries et Tecnacem à Homécourt (54) une filiale qui centrifuge elle, les très grandes dimensions jusqu’au diamètre 5.60 m sur 3 m de haut.
Avec 300 emplois & 45 millions de chiffre d’affaires, voici une authentique ETI qui possède aussi une participation dans Inoxyda (76) maison mère de FAI.
L’investissement présenté a permis :
– l’agrandissement à hauteur de 2 500 m2 de bâtiments couverts neufs avec 6 ponts roulants de 16 tonnes,
– la mise en place de 5 tours verticaux dont deux capables d’usiner intérieur & extérieur simultanément,
– la mise en place de deux tours parallèles gigantesques, de capacité : diamètre 1.3 m sur 10 m de long.
– l’achat d’une scie automatique
et l’installation
– d’une nouvelle unité de fusion avec deux fours de 500 kg qui alimentent 3 machines à centrifuger.
L’entreprise sur ses trois plateformes de fusion possède à Amnéville 14 fours, de 300 kg à 2.5 tonnes, un record certainement pour la profession, si l’on ajoute les 3 fours de 900 kg et les 2 fours de 150 de Commentry, sans oublier bien sûr les 2 fours de 15 tonnes & 8 tonnes d’Homécourt.
Avec autant de fours de fusion à induction, la fonderie peut ainsi servir ses clients à 35 % pour le Naval, 30 % pour l’Energie et le complément pour une dizaine de secteurs d’activité aussi divers que variés.
Créée en 1919, l’entreprise fêtera bientôt ses 100 ans. Le grand père Mathiez y arrive en 1923, et son gendre Pierre Lajoye véritable capitaine d’industrie dirigera l’entreprise de 1965 à 1985 l’année de son accident. Son fils Laurent Lajoye,
lui succédera donc jusqu’en 2013, année où il confiera la présidence à son frère Luc entré lui en 1988.
Guillaume Lajoye, ESFF 2014, vient à 30 ans de prendre les responsabilités de la métallurgie qui a fait de cette fonderie unique voire atypique en France, un des leaders mondiaux de la centrifugation.
L’entreprise complète son caractère familial en confiant à Bertrand la fonction d’ingénieur commercial et à Julie la responsabilité des achats. Bertrand & Julie sont les enfants d’Aude, la sœur du tandem de direction.
LBI est fier aussi d’afficher concernant l’emploi, un turn-over nul qui s’explique notamment par l’existence d’un « centre d’apprentissage intégré »…depuis 1928. On comprend ainsi que des anciennetés de 40 voire 44 ans sont régulièrement fêtés ici.
Aujourd’hui, 14 apprentis y ont trouvé les moyens de suivre, d’entreprendre une formation qui leur permettra d’obtenir qui un CAP, qui un bac pro, voire un BTS fonderie préparé en liaison avec le Lycée Loritz de Nancy.
Nous saluons ici la performance à l’exportation de LBI : 87 % des fabrications exportées dans 32 pays ce qui implique 13 % de l’activité pour les clients français et trois fois plus pour les allemands donc 40 %, sans oublier 15 % pour les USA.
LBI, donc un des leaders mondiaux, rencontre une importante concurrence des gros centrifugeurs américains, allemands et japonais complétée aussi par certaines forges.
Enfin l’entreprise peut s’enorgueillir d’être capable de fabriquer des bagues de train d’atterrissage pour Airbus & Boeing et encore une application pour le domaine spatial d’un « composite métal », un aluminium chargé à plus de 60 % de carbure de silicium.
Vous l’aurez compris, dans la morosité ambiante, le « Bashing Fonderie » doit cesser et nous sommes disposés à proposer des standings ovations à ceux qui comme LBI font l’honneur trop discret de l’industrie et des métiers de la fonderie.
