A Ingrandes-sur-Vienne, l’avenir des ex-Fonderies du Poitou s’inscrit désormais sous le signe de l’énergie verte.
Le tribunal de commerce de Paris devrait attribuer cette semaine le site à un consortium spécialisé dans la production d’hydrogène et photovoltaïque. Un investissement à plusieurs centaines de millions d’euros.
Arnault Varanne
La date est symbolique à plus d’un titre. Un an après la liquidation judiciaire de la Fonderie du Poitou alu d’Ingrandes, prononcée par le tribunal de commerce de Paris, le même tribunal scelle cette semaine l’avenir du site.
Et ce sont de bonnes nouvelles qui se profilent puisque le lot principal (43ha dont 7ha de bâtiments) a été attribué à un consortium 100% français, constitué en septembre 2022. Le groupe Lhyfe, basé à Nantes, compte moins de six ans d’existence, 100 salariés, mais son savoir dans la production d’hydrogène vert lui a déjà permis de lever plusieurs centaines de millions d’euros auprès d’investisseurs, avec des projets d’usines en Normandie, en Vendée (Bouin) et au Danemark(*).
Le second acteur s’appelle TSE, possède son siège à Valbonne (Alpes-Maritimes), revendique 250 salariés et déjà plus de 600M€ investis dans des projets photovoltaïques ou agrivoltaïques (2Gw en cours de développement).
« Des emplois qualifiés dans un secteur d’avenir »
C’est la Région Nouvelle-Aquitaine, avec Grand Châtellerault et l’Etat en appui, qui a mis les deux groupes tricolores en relation. Au final, plusieurs centaines de millions d’euros (500) devraient être investis sur les ruines des usines ingrandaises, sachant que TSE va aussi devenir propriétaire du centre d’enfouissement technique installé à Oyré, pour le transformer en vaste champ de production photovoltaïque (35 hectares selon nos confrères de France Bleu Poitou, 22 sur le site ingrandais). D’après nos sources, quatre à cinq implantations supplémentaires d’entreprises seront réalisées de concert avec le consortium. On parle de 300 emplois à la clé. « Des emplois qualifiés dans un secteur d’avenir », précise un bon connaisseur du dossier.
Dans les starting-blocks
Mais avant d’évoquer les futures activités de Lhyfe et TSE dans la Vienne, d’autres échéances priment. Car si le démantèlement de l’intérieur de la Fonderie alu a eu lieu, il faudra procéder au préalable à la dépollution et à la déconstruction d’une partie des bâtiments en mauvais état. Les partenaires publics devraient contribuer significativement à « l’effort de guerre », mais le jeu en vaut la chandelle. Tous les protagonistes sont d’ailleurs dans les starting-blocks pour préciser les contours de ce qui sera sans doute l’un des plus gros investissements de l’histoire économique de la Vienne. Ils ne s’exprimeront qu’à l’issue de l’annonce du tribunal de commerce de Paris. A l’instar de l’usine Federal Mogul, à Chasseneuil, investie par un fabricant de batteries pour véhicules lourds (Forsee Power), une nouvelle page de l’automobile s’apprête à être tournée.
(*)Le groupe a aussi annoncé mi-juin un partenariat avec Capital Energy pour « produire de l’hydrogène vert en mer à partir de parcs éoliens offshore situés entre l’Espagne et le Portugal ».