Elle devait surgir du sol, minérale et puissante, pour marquer l’entrée du musée Fabre et le nouveau visage de l’esplanade Charles-de-Gaulle. Mais la Spirale de Germaine Richier n’a pas encore vu le jour qu’elle est déjà abîmée.

Samedi soir, alors que des incidents éclataient en marge des célébrations de la victoire du PSG, un feu est déclenché sur la caisse de bois qui recouvrait la sculpture monumentale. Les flammes atteignent le bronze, la chaleur altère sa patine, le socle est noirci. Les techniciens constatent les dégâts : une restauration s’impose.

“Elle va être restaurée”, nous assure la Métropole de Montpellier, contactée ce mardi. “Elle part à la fonderie pour être retraitée. On espère que cela va durer que quelques semaines, et que nous pourrons reproposer une installation et une inauguration courant juillet 2025.”

Ce mardi, La Spirale n’a plus rien de la promesse de beauté qu’elle incarnait. Drapée dans une bâche plastique grise, elle se tient là, immobile, comme une figure blessée attendant son transfert. Un bandage sommaire avant le départ pour la fonderie, où des artisans spécialisés tenteront de lui rendre son éclat.

Au sol, les cendres sont encore visibles. Un morceau de poubelle fondue. Une bouteille plastique oubliée. Et une odeur de brûlé qui flotte, tenace. “Une plainte sera déposée dans les prochains jours”, dévoile la Métropole. Quant aux coûts engendrés, elle se veut rassurante : “Les assurances devront prendre le relais”.

Le choc est d’autant plus grand que cette sculpture, fondue à titre posthume selon les indications de l’artiste, a été acquise grâce au soutien de 171 mécènes, entreprises et particuliers confondus.

Pour Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole, ce n’est pas seulement le mobilier urbain qui a été pris pour cible : “Ces casseurs n’ont pas seulement attaqué le mobilier urbain, ils s’en sont pris à l’art et à la culture.” Et d’ajouter : “Nous allons restaurer La Spirale et la réinstaller sur l’Esplanade dès que possible. L’art dans nos espaces partagés est indispensable au développement de nos imaginaires.”