Vous voulez plus d’industrie ? Plus de numérique ? Plus de transition écologique ? Il faut plus d’ingénieurs. C’est une excellente nouvelle pour la France, qui a une longue tradition d’excellence dans leur formation. Ses ingénieurs constituent d’ailleurs un produit d’exportation de premier ordre. Mais c’est aussi une moins bonne nouvelle, car cette tradition n’est plus assez puissante.

A en croire les estimations de l’Institut Montaigne, il faudra 100.000 ingénieurs et techniciens de plus par an dans la décennie à venir. Le défi est d’autant plus grand que les étudiants deviennent moins nombreux et qu’ils s’inscrivent de moins en moins dans les filières scientifiques et techniques de l’enseignement supérieur.

Renforcer le niveau en maths

Le think tank libéral propose une série utile de mesures pour y parvenir. Les 200 écoles d’ingénieurs devraient élargir leurs critères de recrutement, attirer davantage de femmes et d’étrangers, avoir le droit d’expérimenter de nouveaux cursus. Les universités devraient réallouer leurs ressources pour mieux répondre aux besoins du marché du travail, professionnaliser les formations scientifiques. Les autorités devraient faciliter l’accès au titre d’ingénieur en cours de carrière pour inciter les diplômés d’un BTS à rentrer plus tôt sur le marché du travail.

Mais ce n’est qu’une partie de l’histoire. En amont, il est essentiel de renforcer le niveau en maths et la culture scientifique dès l’école primaire. En aval, il faut que l’ingénieur ait envie d’être vraiment ingénieur, jusque dans l’industrie. Ce n’est pas seulement une question d’éducation, c’est aussi et peut-être surtout une question de culture.