L’entreprise de Nouvion-sur-Meuse sait entretenir les paradoxes. La fonderie dirigée par Jérôme Théret est passée maître dans la quincaillerie décorative, les articles en fonte, bronze et laiton pour l’habitat, en particulier les crémones et espagnolettes que l’on retrouve dans les immeubles haussmanniens parisiens et les immeubles classés.

Du classique, qui côtoie une gamme contemporaine créée avec les designers indépendants ardennais Bernard etn Baptiste Dequet, toujours dans un positionnement premium. Entreprise plus que centenaire, elle vient de se moderniser considérablement. « Notre équipement était obsolète. Poursuivre notre activité industrielle passait par une fonderie neuve. Pour gagner en compétitivité, nous nous sommes équipés d’une ligne de moulage automatisée, avec des fours électriques. »

L’investissement de 1,7 million d’euros l’a fait passer de l’artisanat à une fabrication plus industrielle. Sans perdre son âme, et en restant un fabricant à part entière. La fonderie Rollinger a pourtant failli disparaître. Elle a adopté le statut de société coopérative et participative (Scop) en 2012, donnant à ses salariés les clefs de son avenir. Dix ans après, la dernière fonderie d’objets de quincaillerie en France est détentrice d’un savoirfaire ancestral, partant du métal en fusion jusqu’au conditionnement de ses produits haut de gamme référencés chez tous les distributeurs spécialisés. Ce niveau d’excellence lui a valu de participer à deux grands événements en 2021.

Elle a été accueillie les 3 et 4 juillet au Palais de l’Élysée, pour la grande exposition du « Fabriqué en France », un événement initié par le président de la République. Elle a ensuite participé au 9e salon international du patrimoine culturel, au Carrousel du Louvre, fin octobre.