La fonderie et Piwi

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Par : Nicolas
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vendredi 04 Déc, 2020
Catégorie : Selon la presse

La Fonderie du Poitou Fonte d’Alvance rate le nouveau moteur Renault

LES ECHOS –

Le groupe anglais Alvance, propriétaire de la Fonderie du Poitou Fonte à Châtellerault, vient d’annoncer qu’il n’avait plus de commandes de carters moteur au-delà de 2023. L’entreprise emploie 300 salariés et négocie sa survie.

Les salariés ont organisé des barrages filtrants pour empêcher le départ du stock.

Le groupe anglais Alvance, propriétaire de la Fonderie du Poitou Fonte à Châtellerault (Vienne), a perdu la fabrication du carter Renault devant équiper ses futurs petits moteurs Diesel. « Nous espérions obtenir au moins 50 % des volumes », admet Guillaume de Goÿs, directeur des opérations d’Alvance, par ailleurs propriétaire d’Ascoval et de l’usine voisine Fonderie du Poitou Aluminium.

Le constructeur français lui a préféré l’espagnol Fagor. Interrogé à la fin novembre en marge de la conférence de presse sur le site Renault de Flins , son PDG, Jean-Dominique Senard, a expliqué sa position : « Cela fait des années que nous soutenons cette entreprise, presque à bout de bras. Mais des engagements, lorsqu’il y en a, sont des engagements réciproques. »

En d’autres termes, les carters promis par Alvance n’ont pas toujours été à l’heure ou bien en nombre insuffisant. « Nous venons de reprendre cette entreprise . Et le premier confinement a ralenti les opérations », se défend Guillaume de Goÿs, qui précise que l’usine dispose d’un plan de charge pour 2021, puis plus rien ensuite.

Reconversion vers l’occasion
Cette situation rendue prévisible par la situation des moteurs Diesel ne surprend personne. La fonte, plus lourde que l’aluminium, n’a plus la cote.

Alvance avait mené une étude l’été dernier pour imaginer un avenir à ce site de 300 salariés. Parmi trois hypothèses, c’est la piste du reconditionnement de voitures d’occasion qui a été retenue. « Nous sommes sur le point de conclure avec un grand acteur du secteur », assure Guillaume de Goÿs.

Cette solution mobiliserait une cinquantaine d’emplois en 2022, puis 30 postes supplémentaires en 2023. Soit un total de 80 emplois. « Nous allons proposer rapidement une quarantaine de reclassements vers la Fonderie du Poitou Aluminium, qui a un surcroît d’activité », ajoute le dirigeant.

5 millions d’euros pour l’alu

Du côté des syndicats, même si aucun plan social n’est avancé, la perte du contrat Renault a créé un choc. Les salariés organisent des barrages filtrants pour empêcher le départ du stock. « Notre actionnaire n’a rien investi et il n’utilise que les fonds publics. Renault a même apporté 11 millions d’euros à l’entreprise, mais rien n’a été fait pour le servir correctement », déplore Alain Delaveau, délégué CGT.

« Faux », réplique Guillaume de Goÿs, qui ajoute qu’Alvance a injecté 15 millions d’euros pour supporter les pertes opérationnelles de la partie fonte et que 5 millions ont été investis pour répondre à la demande dans l’usine voisine d’aluminium.

Le Comité interministériel de restructuration industriel suit le dossier. Les 300 salariés privés de perspectives mobilisent les élus et le gouvernement pour faire plier Renault. « Nous n’avons pas l’intention de partir, nous voulons développer nos usines », tente de rassurer Guillaume de Goÿs.

Stéphane Frachet

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