Dans une petite allée de Tivernon se trouve une fabrique à émotions. Quiconque est sensible à l’art, en particulier la sculpture, ne pourra s’empêcher d’être émerveillé, car une fonderie donne forme à des œuvres d’art de bronze.

Moussa Ouattara est le fondateur et le gérant de la fonderie Bini, qui prend la suite de la fonderie d’Abel Marta, qui occupait les lieux avant lui depuis les années 1980.

Sculpteur depuis ses neuf ans

Moussa Ouattara a, lui aussi, une longue expérience dans le domaine, car si c’est son métier aujourd’hui, à 45 ans, sa pratique a commencé à l’âge de… Neuf ans ! « Quand je rentrais à l’école, j’allais à l’atelier de mes parents. Je viens d’une famille de forgerons, depuis je ne sais quelle génération. Je faisais des bricoles à l’atelier, la sculpture avait plus de place dans ma vie que les études », raconte le sculpteur-fondeur, qui travaille depuis l’âge de 17 ans.

Celui qui a cofondé la fonderie ArtCulture, à Dourdan (Essonne), a travaillé avec des artistes comme Alexandre Hopare sur une série de têtes ; il a fabriqué des trophées pour le photographe Patrick Rougereau… « À travers ses idées, on a participé à la création de ces trophées », résume Moussa Ouattara.

« Une de nos forces, c’est d’accompagner les artistes. Et on se nourrit de leurs œuvres. »

Il faut dire que le métier de fondeur d’art demande un sacré panel de compétences. Ce sont presque des métiers à part entière, entre la fabrication du moule, le tirage de la cire, le noyautage, le moulage de moule de potée, la casse du moule et le nettoyage, le ciselage, l’application de la patine… « En Afrique, les artistes font tout, en Europe, c’est plus souvent séparé », indique Moussa Ouattara.