Henri Gibier – Les Echos
C’est ni plus ni moins que la fin de la retraite des cadres en tant que telle qui vient d’être entérinée ce vendredi avec la conclusion des négociations entre le patronat et les syndicats sur la fusion de l’Agirc et de l’Arrco, décidée il y a déjà deux ans.
Les deux caisses ne feront plus qu’une, les divers droits familiaux étant alignés sur le plus avantageux des deux régimes. Cet accord confirme la création, actée dès 2015, d’un système de bonus-malus sur les pensions pour inciter les salariés à travailler plus longtemps.
Seuls syndicats opposés à l’accord, la CGT et FO estiment qu’il entraînera fatalement une baisse du niveau des pensions, ce que contestent tous les autres signataires. Les cadres continueront à payer des cotisations spécifiques équivalentes à celles qui existent.
Il n’empêche, c’est très largement sur l’existence d’un régime de retraite particulier géré par l’Agirc que la catégorie des cadres s’est imposée après guerre dans le paysage social français. Une originalité par rapport à la plupart des autres pays comparables, qui a nourri une mythologie sur un certain standard social et style de vie propre à ces salariés, dont l’apogée se situe dans les années 1960 et 1970.
Les révolutions managériales des dernières années ont transformé en grande partie ce statut en fiction. Avec la disparition du régime de retraite autonome, c’est ce statut lui-même qui subit un coup symbolique probablement mortel.
La disparition de ce statut bien franchouillard sera une bonne chose.
Une survivance, (comme le train de vie de nos « monarques présidentiels », leurs ministres et nombre de hauts fonctionnaires, comparé à ceux en vigueur en Europe du Nord ou en Allemagne), de l’Ancien Régime, avec ses « seigneurs »
et la classe des vilains et de la populace.
Un grand pas vers plus d’égalité…
le planning des cadres pour la retraite est déjà ficelé par nos élus, plus cela va plus il faut continuer