envoyée par Fréderic Tritz de passage à Beaubourg
piwi y ajoute ce poème de Beaudelaire dans les fleurs du mal:
Il est amer et doux pendant les nuits d’hiver,
D’écouter près du feu qui palpite et qui fume
Les souvenirs lointains lentement s’élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume.
Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux
Qui malgré sa viellesse, alerte et bien portante
Jette fidèlement son cri religieux,
Ainsi qu’un vieux soldat qui veille sous la tente!
Moi mon âme est fêlée, et lorsqu’en ses ennuis
Elle veut de ses chants peupler l’air froid des nuits
Il arrive souvent que sa voix affaiblie
Semble le râle épais d’un blessé qu’on oublie
Au bord d’un lac de sang, sous un grand tas de morts
Et qui meurt, sans bouger, dans d’immenses efforts
et cette cloche de la dernière promotion sur son joli socle « cloché » lui.