Un cours de l’art du fondeur (Foundry Engineering) a été créé, avec succès à l’Université de Minnesota, qui prépare ses étudiants à occuper avantageusement tous les emplois, et à accepter toutes les responsabilités de leur charge dès le début. Un équipement moderne, une instruction complète et surtout l’entraînement doivent inspirer à l’élève ingénieur un enthousiasme durable et l’amour de son métier.
La fonderie de l’Université a été installée dans un bâtiment de 20 m X 25 m annexé aux ateliers de mécanique, et rendu aussi incombustible que possible. Des ouvertures spacieuses permettent d’avoir à profusion l’air et la lumière; les approvisionnements sont bien à portée et d’une façon générale la fonderie tout entière, quoique petite, a été étudiée de façon que les élèves aient sous les yeux un exemple d’installation modèle.
La fusion est faite dans un cubilot Whiting de 0 m 75 de diamètre, muni de manomètres à vent et de robinets spéciaux pour les prises d’essais des gaz de la combustion. Le ventilateur est conduit par un moteur de 5 kw. Les charges sont montées par un élévateur hydraulique et la plate-forme de chargement est assez grande pour contenir les charges d’une fusion.
La fonte est distribuée par poches à main et par un pont roulant de 2 t et de 6 m de portée. A proximité des cubilots une fosse permet l’enseignement du moulage en puits et en terre. L’ébarbage contient un tonneau de dessablage de 0 m 900 de diamètre, deux lapidaires, deux meules de polissage et les petits outils ordinaires pour le nettoyage des pièces.
Le noyautage, en plus des outils courants, est muni d’une machine à noyauter Hammer pour noyaux droits de sections quelconque». Deux étuves de 1 m X 1 X 1 m 50 et une de 1mx1m80x2m, de construction moderne, sont chauffées de telle façon que les produits de la combustion, circulant dans des carneaux sous un sol en tôle, ne viennent pas en contact avec les noyaux.
Les diverses variétés de liants pour sables à noyaux et les composés spéciaux, mis dans le commerce à cet usage, sont essayés par les élèves en vue d’établir des comparaisons.
Le modelage, de 12 m X 18 m, est installé au deuxième étage et pourvu de tous les outils à main et mécaniques nécessaires.
L’Université ne tient pas tant à préparer des mouleurs habiles que des étudiants aptes à remplir les fonctions d’ingénieurs, de directeurs ; son but est de faire des hommes ouverts aux idées les plus modernes, connaissant le comment et le pourquoi des choses, et au courant des principes fondamentaux, des lois qui régissent la production économique.
Les cours de fonderie et de modelage comprennent 324 heures d’atelier et 36 heures de classe. Les travaux exécutés, choisis parmi ceux de l’industrie, sont faits avec tous les détails de moulage, de noyautage, de composition des mélanges, etc. A chaque coulée on prélève des barreaux d’essais qui sont étudiés ensuite au point de vue de leurs propriétés mécaniques et chimiques. Les élèves s’habituent ainsi à reconnaître la valeur respective des divers mélanges.
Quatre cours spéciaux de métallurgie, analyse des gaz et des combustibles, économie industrielle et dessin de machines, sont annexés à la fonderie.
Le cours de métallurgie comprend 72 heures de laboratoire et 18 heures de leçons : on y donne les principes d’analyse volumétrique et gravimétrique plus spécialement appliquées au fer et à l’acier, l’étude des hauts fourneaux modernes et les procédés de fabrication du fer et de l’acier. 90 heures de laboratoire et 18 heures de leçons sont consacrées à l’étude des gaz et des combustibles. Ce cours comprend un examen approfondi des combustibles pour hauts fourneaux, fonderies et gazogènes. A chaque fusion faite à la fonderie on prend des échantillons de coke, de fontes, de fondants, des gaz du gueulard; on fait des analyses séparées de chaque produit et les résultats de ces analyses sont discutés en classe.
Le cours d’économie industrielle est particulièrement utile aux futurs ingénieurs. Il comprend une étude détaillée de l’établissement des prix de revient, des systèmes de salaires, de la conduite des approvisionnements, en un mot de tout ce qui se rapporte à l’organisation des usines modernes.
Le cours de dessin (125 heures) est plus spécialement consacré à l’étude des installations d’usines. Chaque élève est tenu de présenter un projet pour lequel il a la faculté de se confiner, s’il le désire, dans les questions touchant la fonderie. Un côté intéressant de l’enseignement dans cette université est que, durant la dernière année, toute latitude est laissée aux étudiants de faire des recherches personnelles: ils peuvent pousser leurs investigations aussi avant qu’ils le jugent à propos et matériel et laboratoire sont mis à leur libre disposition.
Malgré cette organisation de l’enseignement l’auteur constate que trop peu des étudiants de l’Université se tournent du côté de la fonderie et apprécient les avantages que leur offrirait cette carrière. Grâce seulement à des médailles d’or et des prix en espèces on décide quelques-uns des meilleurs élèves à poursuivre les recherches originales qui sont dotées de récompenses.
P. Aubié (Cluny 1896)
Issu du bulletin technologique de la société des anciens élèves des écoles nationales d’Arts et Métiers – 1907 – 1er volume
http://patrimoine.ensam.eu/viewer/1357?page=709&q=fonderie#page=709&viewer=picture
et aujourd’hui ? Comment se passent les apprentissages de nos métiers aux USA et Ailleurs.
Le blog est preneur des références que vous auriez à connaître.