Mais, très vite, le relais sera pris par les autres constructeurs qui passeront progressivement de l’acier à l’aluminium pour réduire le poids des véhicules et se conformer ainsi aux réglementations en matière de réduction d’émissions de CO2. D’ailleurs, Constellium a déjà prévu de réaliser un investissement similaire aux Etats-Unis.
Outre l’installation d’un nouveau four de traitement thermique et d’une ligne de conversion, le groupe a prévu d’augmenter en amont les capacités de laminage de 50.000 à 150.000 tonnes d’aluminium par an. Une soixantaine d’emplois seront créés. Cette production complétera celle de bobines alu pour le marché de l’emballage, un marché stable qui contraste avec ceux de l’aéronautique et de l’automobile, promis à triplement avant 2020. D’où l’investissement annoncé par le géant européen de l’aluminium (9.000 salariés, chiffre d’affaires : 3,6 milliards d’euros), dont le premier actionnaire est désormais bpifrance.
Besoin de stabilité
La décision d’investir à Neuf-Brisach, plutôt qu’à Singen (Allemagne), n’a été acté que mercredi, au lendemain d’une consultation du personnel organisée par la CFDT. « Sur un millier de votants, plus de 95 % ont validé l’accord que nous avons proposé », indique Philippe Abeillon, le directeur de l’établissement. Au final, CFDT, FO et CFE-CGC ont signé, pas la CGT. Face aux grèves récurrentes à chaque négociation annuelle, les actionnaires et clients allemands de l’automobile avaient exigé un engagement de stabilité.
« Les augmentations générales ne dépasseront pas le niveau de l’inflation, indique le dirigeant, mais nous garantissons, dit-il, de maintenir 1.400 emplois sur le site, de négocier un nouvel accord d’intéressement et de mettre en place de nouveaux modes de dialogue social pour éviter les grèves inopinées. »
Christian Lienhardt, Les Echos