C’est un son qui résonne à chaque victoire ou chaque record pendant ces Jeux olympiques de Paris. Celui de la cloche installée au bord du terrain, dans le Stade de France. Un son familier aux oreilles sourdines, et pour cause : cette cloche a été fondue dans les ateliers de la Fonderie Cornille-Havard, à Villedieu-les-Poêles-Rouffigny.

« Une grande fierté » pour le dirigeant de la fonderie

Le secret a été bien gardé par l’organisation des JO 2024 et la fonderie, mais ce que son dirigeant ne cache plus aujourd’hui, c’est sa satisfaction. « On a une grande fierté et au-delà de ça, je trouve assez fascinant qu’encore aujourd’hui on ait envie de servir de la cloche comme signal universel, comme ça se faisait il y a 1.000 ans. En sonnant cette cloche, on dit à tout le monde dans le Stade de France ‘Attention, il se passe quelque chose, vous vivez un moment important' », se réjouit Paul Bergamo.

On n’entend effectivement cette cloche qu’en cas de victoires ou de records olympiques, sonnée par les athlètes eux-mêmes et inaugurée par les joueurs de l’équipe de France de rugby à 7 lors de leur sacre olympique. « Quand on voit leur sourire, on voit qu’ils se la sont appropriée immédiatement, donc le pari est réussi ! » se félicite le dirigeant de la fonderie.

Depuis, on a vu la cloche sonnée par l’Américain Noah Lyles, après sa victoire sur le 100 mètres, la discipline reine de l’athlétisme, mais aussi par le Suédois Armand Duplentis après avoir battu le record du monde de saut à la perche. « Tout le monde le vit comme un signal fort. C’est presque devenu un rituel. Mais ici, il y a une dimension humaine, de proximité. Ce sont vraiment les athlètes qui vont sonner cette cloche et donc ils sont à la hauteur de la cloche. On n’est pas sur quelque chose de surdimensionné ou de sous-dimensionné. On sent qu’elle rayonne dans le Stade de France sans être assourdissante », constate Paul Bergamo.

L’esprit des Jeux devrait ensuite résonner depuis la cathédrale Notre-Dame de Paris

C’est le fruit d’un travail de plusieurs semaines, à l’abri des regards, dans les ateliers de Villedieu-les-Poêles, selon un savoir-faire plus que centenaire. « On est sur une fabrication classique, avec du bronze en fusion fondu dans un moule ». Mais nous n’en saurons pas plus, certains secrets doivent rester gardés, consigne de l’organisation des Jeux de Paris.

En revanche, Paul Bergamo a une petite idée du devenir de cette cloche. « J’ai entendu qu’elle aurait une deuxième vie et qu’elle va être offerte par Paris 2024 à la cathédrale Notre-Dame. Je m’en réjouis parce qu’elle va rester pour toujours la mémoire de ces Jeux olympiques. » La cloche résonnera donc aux côtés des huit autres cloches de la cathédrale – beaucoup plus imposantes – également fondues et restaurées à la Fonderie Cornille-Havard.