Alors que l’Etat présente ce jeudi les 183 nouveaux territoires qui vont bénéficier du dispositif pour relancer l’industrie, focus sur quatre lauréats du programme de 2018. Entre réussites et déceptions, ils candidatent tous à la phase 2.
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. Chatellerault Poitou
« On nous a laissés nous débrouiller un peu seuls », regrette Michel Droin, vice-président (ex-PS) chargé de l’économie de la communauté d’agglomérations Grand Châtellerault (Vienne). Pour lui, le bilan de la première phase de Territoires d’industrie n’est « pas à la hauteur des enjeux, des espérances, et surtout des opportunités de notre territoire ». Cela ne l’empêche pas de saluer les 5,5 millions d’euros de subventions attribuées à des entreprises locales à l’issue de la mission d’audit « Rebond industriel », un des volets de Territoires d’industrie déployé par France 2030.
Menée par EY auprès de 47 dirigeants, cette mission a permis d’identifier 38 projets représentant 94 millions d’euros d’investissements – dont la moitié a été engagée. « Un bon accélérateur », souligne l’élu. Mais il s’impatiente de trouver un repreneur pour l’ancien site du fabricant de viennoiseries industrielles Panavi, fermé en 2016, et s’agace du départ de la start-up EasyLi, récupérée par l’agglomération de Poitiers. Un projet d’école de production est aussi resté lettre morte.
En revanche, deux gros dossiers ont abouti coup sur coup. D’abord la reconversion des entrepôts logistiques de la Coop Atlantique à Ingrandes-sur-Vienne, rachetés par le groupe Emil Frey pour installer CRVO, un centre de reconditionnement de voitures d’occasion où transitent 20.000 véhicules par an. Couplé avec une succursale du transporteur d’automobiles DVTA, le duo a créé 300 emplois. L’autre réussite concerne l’après Fonderies du Poitou, fermées en 2021 et 2022 avec 600 pertes sèches d’emplois. Le site vient de trouver son acquéreur : un consortium français d’énergie décarbonée composé de TSE et Lhyfe.
Mitigé sur les concrétisations de Territoires d’industrie, Michel Droin se félicite en revanche du dialogue qui a pu être engagé avec les chefs d’entreprise. « C’est le meilleur aspect jusqu’à présent », assure-t-il. Une « relation de confiance et de travail » s’est installée, qui va permettre « d’avancer plus vite, surtout si les moyens financiers arrivent aussi ».
L’élu lorgne l’enveloppe de la deuxième phase du programme, qu’il espère « plus généreuse ». La collectivité locale souhaite financer un poste de chargé de mission. « La gouvernance doit être partagée avec les industriels, mais ils sont le nez dans le guidon de leur business et nous sommes en première ligne », estime l’élu. De son côté, David Lemaître, directeur général de la société Andritz Euroslot et copilote du Territoire d’industrie salue « l’implication des acteurs publics locaux très proactifs », et « l’efficacité d’un programme pragmatique, proche du terrain ».
Le second dossier de candidature du Grand Châtellerault met l’accent sur les formations dans les métiers métallurgie, le foncier (denrée abondante ici), et sur l’innovation avec un projet de tiers-lieu industriel dans une usine qui a récemment cessé son activité.
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