L’initiative
Parmi les bénéficiaires de Solidéa, les entreprises des Pays de Loire, créatrices de richesses et d’emplois. Cette coopérative d’entrepreneurs des cinq départements ligériens est née au Mans, pays des mutuelles, il y a quelques mois. Elle garantit le financement de projets de développement industriel, commercial, services à la personne…
« C’est un concept nouveau, labellisé par le pôle de compétitivité Finance Innovation, qui pourrait permettre à la structure mancelle de faire des petits en France », s’enthousiasme le conseiller municipal du Mans Nicolas Landy, président de l’agence économique Le Mans Développement, conseiller en entreprise.
TPE, PME, ETI… s’associent
Depuis trois ans, Nicolas Landy bosse sur le projet de Solidéa aux côtés de son fondateur et actuel directeur, Bertrand Helme-Guizon, président de Beta Epsilon. Confronté aux difficultés de financement des PME, l’industriel apporte son expertise en ingénierie financière et mobilise les entrepreneurs.
La coopérative Solidéa, 100 % privée, s’adresse aux TPE, PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire) qui deviennent associées. Un exemple : l’entreprise veut investir pour relancer son activité ou la maintenir. Mais sa banque est réticente, a besoin de l’assurance du remboursement du prêt.
La coopérative, aujourd’hui composée d’une centaine de dirigeants de divers horizons, apporte alors son expertise et se porte caution en cas de défaillance de l’entreprise, grâce à son partenariat avec la Siagi (établissement de crédit). La contribution est de 100 €, et autant par salarié.
Déjà 300 000 € alimentent le fonds de Solidéa. « De l’argent des entreprises qui sert aux entreprises. » Ce sont elles qui détiennent les parts de Solidéa. De simples soutiens financiers ont également abondé la coopérative. O2, l’entreprise mancelle de services à la personne, a versé 100 000 € pour en devenir membre.
Pascal Moreau, le président de la fonderie Grandry Technologies à Sablé-sur-Sarthe (130 salariés), se félicite de cette initiative mancelle. Il a bénéficié « de l’aide vitale de Solidéa. Nous avons subi un grave incendie. Il fallait racheter deux fours. Les banques étaient frileuses pour nous prêter 400 000 €. Mais avec la caution de Solidéa, ça a marché. »
Même expérience positive pour Hervé Champion, le patron mouliste de Simop à Sainte-Luce-sur-Loire, près de Nantes (vingt-deux salariés) : « On avait l’obligation d’investir pour survivre. Le comité de validation de Solidéa m’a rassuré et aidé à faire face. »
D’après les dernières informations radiophoniques, les banques seraient enfin moins frileuses…