Les Echos –
Nexteam à Marmande (Lot-et-Garonne) et Ventana près de Pau vont fusionner.
Le nouveau groupe qui comptera 2.000 salariés et 22 usines sera présidé par Ludovic Asquini, président de Nexteam. Il aura une plus grande surface financière pour supporter la montée en cadence de la fabrication de pièces d’avions.
L’usine automatisée Sofop du groupe Nexteam à Olemps en Aveyron.
L’aéronautique connaît une nouvelle phase de consolidation au sortir de la crise. Après Mecachrome qui a racheté Hitim en juillet, les gros sous-traitants Nexteam à Marmande (Lot-et-Garonne) et Ventana à Narcastet près de Pau (Pyrénées-Atlantiques) viennent de signer un accord de fusion. Quand l’opération sera close à la fin de l’année après les procédures et l’autorisation de l’Autorité de la concurrence, ils formeront un ensemble de 2.000 salariés dans 22 usines à travers 8 pays.
Actionnaires minoritaires de Nexteam Group au côté des fondateurs Ludovic Asquini, Frédéric Gentilin et Grégory Poux, les fonds d’investissement ACE et Tikehau Capital (qui avait apporté 114 millions d’euros en 2018) soutiennent cette fusion mais ne réinjectent pas d’argent, les groupes étant assez solides. « La fusion est une solution intelligente car elle n’augmente pas l’endettement du nouveau groupe qui aura une surface financière plus grande pour accompagner la relance de la production », explique Gérard Russo, président de Ventana.
Le président de Nexteam, Ludovic Asquini, présidera le nouvel ensemble. Les actionnaires de Ventana, Ernst Lemberger, Gérard Russo et Guy Kilhoffer restent au capital du nouveau groupe et les deux derniers garderont des fonctions de direction. « La crise a accéléré ce regroupement mais on était déjà dans une optique de consolidation avant, souligne Frédéric Gentilin, directeur général délégué de Nexteam Group. Cette fusion nous permettra de faire des économies d’échelle et d’entrer dans le top 3 des fabricants français de pièces aéronautiques avec Figeac Aero et Mecachrome. Nous créerons des synergies dans les achats, les fonctions commerciales et de support. »
Métiers différents
Ces deux fabricants de pièces pour l’aérospatial et la défense sont complémentaires.
Plus gros, Nexteam a vu son chiffre d’affaires dégringoler de 238 à 120 millions d’euros entre 2019 et 2020 avec la crise sanitaire et la suspension du Boeing 737
Max. Ventana va passer de 77 à 60 millions d’euros entre 2019 et 2021 alors qu’il avait doublé de taille en rachetant les entreprises Alsenam et AEMI un mois et demi avant la crise sanitaire… Ventana réalise les deux tiers de son activité avec les pièces de moteurs pour Pratt & Whitney, Rolls-Royce, Safran, etc. Il produit aussi des équipements mais peu de pièces de cellules, alors que Nexteam réalise 40 % de son chiffre d’affaires dans les aérostructures et 35 % dans les moteurs.
Ventana double de taille dans la mécanique aéronautique
Leurs métiers sont différents aussi : Nexteam fait de l’usinage et du traitement de surface, Ventana de la chaudronnerie et la fonderie. Et les implantations à l’étranger ne sont pas les mêmes. Avec la crise, Nexteam est passé de 1.600 à 1.300 salariés et Ventana de 1.000 à 700, mais tous deux recommencent à embaucher avec la reprise des commandes au second semestre.