La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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vendredi 24 Juin, 2016
Catégorie : Selon la presse

Fonderies et Ateliers de Saint Satur (18) : sept ans après la fermeture, que sont devenus les salariés ?

Certains étaient en fin de carrière, d’autres venaient de commencer leur vie professionnelle. Certains ont bénéficié d’un plan de reclassement, d’autres ont dû se débrouiller. Certains ont retrouvé un emploi, d’autres pas. Nous avons retrouvé quelques anciens qui racontent ce qu’ils sont devenus, sept ans après la fermeture « du poumon économique pour le Sancerrois et la Nièvre », comme Claude Cineau, alors maire de Saint-Satur, nous avait décrit l’usine en 2013.

« Pour certains, c’est difficile »
Annie Bonnard est rentrée à la Fass en 1973. Elle se souvient de la grande époque, où « plus on en faisait et plus on gagnait, alors on tapait vite ». Aux pièces, cette ouvrière se rappelle encore de la chaleur, dans l’usine, à la période estivale : « L’été, il faisait très chaud. »

Annie Bonnard fait partie des derniers à avoir été licenciés, en 2009. Un moment qui l’a marqué, notamment parce qu’elle faisait partie du comité d’entreprise. Pour elle, la fermeture a été un moment difficile, bien sûr, mais elle s’en est plutôt bien tirée. « J’avais cinquante-six ans, alors ils m’ont mise en préretraite », ajoute celle qui est aujourd’hui retraitée.

Christophe Meunier, lui, n’a pas eu cette chance. Il était rentré à l’usine en 2004, à vingt-cinq ans, et travaillait aux finitions. Même s’il a bénéficié d’un plan de reclassement, il n’a pas trouvé d’emploi durable. « J’ai travaillé à droite, à gauche, raconte-t-il. J’ai bossé dans les vignes, j’ai été saisonnier mais, maintenant, je cherche du boulot. J’ai gardé contact avec des anciens et je sais que pour certains c’est difficile, comme pour moi. »

S’il a été touché de près par la fermeture de la Fass, il trouve aussi qu’elle a eu un impact sur la région. « Avant, ça faisait vivre la ville. Maintenant, ça bouge beaucoup moins. »

De moins en moins de fonderies
Pour Jacques Bruno, l’histoire avec les fonderies s’est terminée un an plus tôt, en 2008, au moment d’un nouveau rachat de l’usine. « Les repreneurs ont demandé une baisse des effectifs, alors on a été une trentaine à être licenciés, se souvient-il. À ceux qui restaient, j’avais dit que ça n’allait pas durer, et un an après, l’usine fermait. »

Jacques Bruno a aussi bénéficié d’un plan de reclassement. Il a suivi une formation pour être magasinier cariste. « J’ai refait un an d’école, au lycée La Salle, à Bourges, précise-t-il. Il y avait quatre stages à faire durant l’année et à mon dernier, chez Renault, j’ai posé ma candidature pour être embauché. J’ai fini mon stage en décembre 2009 et en janvier 2010 ils m’ont pris. » Un poste qu’il a occupé jusqu’à cette année, où il part à la retraite.

Entre Alain Martinaud et les Fass de Saint-Satur, l’histoire a duré trente ans. Embauché en 1979, il a fait partie des derniers salariés. En 2009, lorsque l’activité a cessé, il était chef d’atelier. « Après la fermeture, je suis resté au chômage pendant dix mois. Je voulais travailler dans une autre fonderie mais il y en a de moins en moins et elles sont assez loin. La plus proche est à Magny-Cours (dans la Nièvre NDLR). »

Préretraite, plan de reclassement, chômage, formation, création d’entreprise…
Âgé de cinquante ans au moment de son licenciement, Alain Martinaud avait la chance d’être habile de ses mains. Une dextérité qui lui a permis de se mettre à son compte et de créer sa propre entreprise aux côtés de son fils. « On fait du placo, de la peinture, de l’électricité et de la plomberie. On est basé à Saint-Satur mais on se déplace sur des chantiers dans les 20 kilomètres alentour. »

Si les anciens salariés de la Fass ont tous définitivement tourné la page, les locaux de l’usine sont toujours à l’abandon. La municipalité a bien eu différents projets en tête, mais tous impliquent une dépollution du site. Dépollution dont la charge financière reste trop lourde pour l’instant.

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