Rollinger dernière fonderie française de quincaillerie
Sauvée en 2012 par une SCOP, la fonderie a retrouvé de l’ambition.
L’origine France est un argument important dans la stratégie de développement de la fonderie Rollinger. « La certification offre d’abord un atout en terme de communication, une manière de montrer la qualité de notre travail », explique le directeur, Jérôme Théret.
Son entreprise, en pleine mutation, s’appuie donc sur son savoir-faire français : « Nous avons par exemple un département fonderie d’art pour lequel nous avons arrêté la cire perdue. Aujourd’hui, 30 % de notre production va vers l’industrie et 70 % pour la quincaillerie. Nous fabriquons principalement des crémones pour les fenêtres ainsi que des boutons de fenêtres. Nous montons en gamme et nous avons créé 3 collections (une rustiques, une tendance et une de style). Par exemple, nous avons des crémones plaquées or ou argent.Nous travaillons avec des designers et le Made in France est un argument commercial », poursuit le directeur.
Ce qui fait aussi la force de Rollinger c’est sa maîtrise de la fonte. « Nos concurrents sur ce créneau de quincaillerie savent travailler le bronze mais pas la fonte. Nous nous démarquons donc et il est important d’afficher ce savoir-faire français. Notre clientèle est composée de quincailliers et de distributeurs qui recherchent du produit français. Et nous comptons nous développer vers des designers, des architectes d’intérieur, des menuisiers… en proposant des articles haut de gamme alors que nos concurrents vont vers le low-cost ».
Une alternative pour les clients
Jérôme Théret estime que la société qu’il dirige est sur le bon chemin en ce moment. » Cela nous fait une belle carte de visite. Faire du Made in France un atout. Si tout le monde joue le jeu dans la chaïne commerciale, nous sommes dans les prix du marché. Evidemment, un peu plus cher que nos concurrents mais avec un très bon rapport qualité-prix. Nous sommes même seuls sur certains produits. Nous développons en ce moment des collections créées il y a deux ans et nous sommes une alternative crédible pour des clients qui cherchent de la qualité.Nous avons déjà indirectement travaillé pour des bâtiments prestigieux ».
Avec une dizaine d’autres entreprises ardennaises marquées par la tradition pour le savoir-faire mais orientées vers l’orientation vers l’innovation et le design, il a participé à la création d’Ardennes Design pour proposer des produits haut de gamme. « Ensemble, nous représentons 350 salariés, dont 21 chez Rollinger. Je travaille aussi avec d’autres fondeurs pour mettre en place une stratégie de mutualisation ».
Denis Barbier, paru dans le Matot Braine du 14 au 20 septembre 2015 – n°7620