Bonjour, je m’appelle Octave, j’ai 19 ans, un parcours scolaire chaotique et une vie qui ferait mourir de honte une horloge suisse bien réglée. Mais dans toute cette brume j’ai un rêve qui me guide, ou plutôt un matériau : le métal.
Certains trouvent ça étonnant de la part de quelqu’un qui sort d’un bac littéraire, fils d’instituteur depuis deux générations et qui vient d’essayer (non sans échec cuisant) une année de faculté en Art du spectacle à Nanterre.
Après ça, je virevoltai d’un plan à un autre en espérant trouver ma voix, j’ai été animateur puis me suis inscrit après de nombreuses rencontres avec différents métalliers chez les Compagnons du Devoir. Sans succès. Je n’ai pu trouver d’employeur. Je ne me suis pas laissé abattre pour autant. Surtout que grâce à l’aide de mon père et d’une de ses collègues, la fille de Patrick Wibault, j’ai pu rencontrer celui qui se cache derrière l’étrange surnom de Piwi et qui tient le blog du même nom. Nous nous apercevions donc de temps à autres, il me parlait de son métier tout en écoutant mes envies. Me conseillant sur ce qu’il lui semblait bon de faire.
Puis, un jour, histoire de vraiment mettre un pied dans le plat, il me parla du Lycée Jehan de Beauce à Chartres et de la formation fonderie qu’il offrait. Une nouvelle chance s’ouvrait alors à moi. Nous y allons une première fois pour qu’il me montre les lieux et que je puisse ainsi rencontrer quelques personnes.
En arrivant là-bas j’ai été accueilli par quatre sourire chaleureux, ceux de Milou, ou Mimile ( Emile de son vrai nom, je suppose) et Max qui sont deux professeurs de Fonderie à la retraite. Idir, professeur en fonderie actuellement
et Ludo un autre professeur de fonderie devenu professeur de chaudronnerie.
Après une rapide discussion et un tour des lieux nous nous fixons un rendez-vous pour plus tard, histoire de pouvoir jouir d’une journée entière dans l’atelier du Lycée.
En quittant le lycée, l’excitation avait été si forte que j’en étais exténué.
Mais le grand jour arriva bien vite. Idir qui ne donnait pas de cours aujourd’hui avait fait le déplacement de bon cœur, j’y ai retrouvé tous ceux qui était déjà avec moi la dernière fois.
Personne ne perdit de temps, Milou et Max se lancèrent dans la fabrique d’un moule d’une pièce
et Idir s’attelait déjà à m’enseigner le B-A-BA de la fonderie.
En 19 années de vie, j’ai eu l’occasion de suivre des tas et des tas de cours. Géographie, Mathématiques, Français, Sciences etc.. Mais si tous avait été comme le cours que j’ai suivi ce jour, je n’aurai pas eu la même vie. Car cette fois-ci, et c’est quelque chose qui arrive rarement quand on me donne un cours, j’ai été passionné, captivé par le cours d’Idir.
Si bien que j’ai eu un mal fou à cacher le sourire idiot qui commençait à fendre mon visage en deux lorsqu’il m’a proposé de mettre les mains à la pâte.
Dans cette petite équipe j’ai rapidement dû abandonner mon prénom Octave pour adopter celui de « gamin ». Cela ne me gênait pas, au contraire. J’avais l’impression de reprendre un flambeau, d’être utile, et de faire partie d’un groupe. Je n’ai fait qu’un exercice simple, mais qui m’a demandé malgré tout une certaine patience et une bonne concentration. Tout cela pour qu’il y ait un petit trou en plein milieu de ma pièce en métal.
Sans regret, car en rentrant chez moi je bondissais de joie, avec enfin la certitude de savoir ce que je voulais faire de ma vie, de savoir qu’elle serait ma voie et de ne pas mettre tromper sur ce que je voulais être. Et lorsque l’on est qu’un simple adolescent contemplant l’avenir du haut de ses 19 ans, il n’y a rien de plus rassurant.
Aujourd’hui je tiens à faire de grands remerciements à Patrick, Idir, Milou, Max et Ludo, pour la journée que j’ai pu passer, et puis, même si le lycée n’a pas voulu de moi, je continuerai de chercher, car ma vie de rêve je l’ai trouvée et sans vous, je n’aurai jamais pu être aussi sûr de moi, ni de mes choix.
Hamel Octave
Piwi attend la suite de cette histoire qui ne doit pas conduire là.
Que de souvenir en lisant ces quelques lignes !! J’ai vécu la même histoire, même sensation, il y a 21 ans en franchissant la porte de cet atelier.
Que de souvenir en lisant ces quelques lignes !! J’ai vécu la même histoire, même sensation, il y a 21 ans en franchissant la porte de cet atelier.
Bravo à ce garçon !
dans le même ordre d’idées, j’ai récemment initié à la fonderie une jeune mécanicien automobile, fort doué par ailleurs.
il a eu droit aux cours, puis à l’atelier, puis, summum, à la fusion, d’alu pour commencer
nous reparlerons de tout ça lors de l’ouverture ici de l’Université Populaire, qui a osé me confier la parole pour parler et réaliser une pièce en fonderie
Jaqe W
Pourquoi ne pas l’orienter vers l’un des derniers lycées qui enseigne encore la fonderie (BAC PRO ou BTS) ?
Octave n’a pas été admis en bac pro fonderie parce que pour passer le diplôme en fin d’année il faut au cours des trois dernières années avoir fait des stages en entreprises. Pourtant ce n’est pas tant le diplôme qu’il recherche mais une formation.
Idir n’a qu’un élève – deux élèves celà aurait été bcp mieux pour tout le monde.
Entrer en fonderie est un authentique parcours du combattant.
C’est peut-être aussi pour cela qu’on ferme des sections qui n’ont pas d’élèves alors que la profession malgré la crise cherche des jeunes compétents.
Qui peut aider octave?
Bonjour,
Etant ressortissant du parcours fonderie (bac pro en 2 ans jusqu’à la licence pro) du Lycée Polyvalent Hector Guimard (23 Rue Claude Veyron, 69007 Lyon), j’invite Octave à prendre contact avec ce lycée.
Ce lycée possède un ensemble de professeurs et d’installations qui permettra à Octave de poursuivre son rêve.
Il y découvrira par exemple la coulée en cire perdue.
En lui souhaitant une bonne continuation dans cette voie.
Site du lycée: http://www.lyceehectorguimard.fr/
http://www.franceinter.fr/video-le-…
Merci Sylvain S. pour cette nouvelle piste!
Bonjour Patrick, bonjour à tous
L’équipe du lycée Marie Curie de Nogent/Oise est prête à analyser la canditature d’Octave pour la poursuite de ses études.
tel: 03 44 74 31 80 (la fonderie) – 03 44 74 31 31 (le standard)
Bonsoir à tous, j’ai récemment tenté ma chance avec l’Afpa. J’ai passé les examens et j’espère de tout coeur pouvoir être pris dans cette formation. Je voulais vous remercier pour vos conseils et idées que je mets de côtées pour l’instant mais sur lesquels je n’hésiterai pas à me rabattre en cas de besoins ! Je vous tiendrai tous au courant de mon avancéé et de la réponse de l’Afpa ! Merci encore!
Octave Hamel
Enfin !! J’ai eu mon entretien d’embauche et j’ai été pris ! Ma formation commence le 11 janvier, je suis déjà dévoré par l’impatience !
Merci à Piwi et à tous ceux qui m’ont accompagné et apporté leurs aides !
Sans vous, il y longtemps que ma motivation ne serait rester aussi forte.