Les Echos – Monique Clemens
Les candidats à la reprise de la fonderie d’aluminium jurassienne ont jusqu’au 9 février pour déposer une offre. De son côté, le groupe CMV, l’actionnaire actuel, cherche des partenaires pour présenter un plan de continuation.
L’actionnaire avait injecté 14 millions d’euros entre 2017 et 2019 pour être en capacité de fabriquer les carters d’embrayage des véhicules hybrides de Renault.
Le délai accordé aux offres de reprise pour MBF Aluminium , la fonderie automobile de Saint-Claude (Jura) en redressement judiciaire depuis le 4 novembre, a été décalé du 20 janvier au 9 février par le tribunal de commerce de Dijon.
Sur quatre candidats venus visiter le site ces dernières semaines, aucune offre de reprise encore, mais deux lettres d’intention ont été déposées. L’une du groupe américain Sekco, qui ne conserverait que 167 des 266 salariés, l’autre du concurrent français GMD, qui a demandé trois semaines de plus pour construire la sienne. « Du propre aveu de GMD, c’est le gouvernement qui a appuyé leur visite », confie Adeline Munarolo, directrice générale de la fonderie de Saint-Claude. L’étude du cabinet Roland Berger suggérait, en effet, que la filière française se réorganise autour de quelques « champions » hexagonaux, dont le groupe GMD.
Sous pression
Le spécialiste de l’injection sous pression pour l’automobile, qui comptait encore 800 salariés dans les années 2000, avait été repris à la barre du tribunal par le holding CMV en 2012. L’actionnaire avait injecté 14 millions d’euros entre 2017 et 2019 pour être en capacité de fabriquer les carters d’embrayage des véhicules hybrides de Renault (18 % de l’activité, 37 % pour PSA), mais à cause du dieselgate , le marché n’a véritablement démarré qu’à l’été 2020, avec plus d’un an de retard.
« Le critère social déterminant »
Avec ce décalage de production, MBF a vu sa dette grimper en flèche, dette qui s’est encore alourdie avec la crise sanitaire. Le chiffre d’affaires 2020 a plongé à 30 millions d’euros, contre 36,5 en 2019, et la dénonciation du moratoire sur la dette fiscale et sociale de 7 millions d’euros par la Direction générale des finances publiques, le 9 octobre, l’avait placée en cessation de paiements. « C’est l’Etat qui a fait basculer MBF en redressement judiciaire, alors que l’entreprise n’a jamais pu bénéficier de subventions », déplore Nail Yacin, délégué CGT du site qui dénonce aussi les choix stratégiques de l’actionnaire et des constructeurs, « qui n’ont pas joué le jeu des volumes ».
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CMV veut néanmoins rester dans la course et met à profit le délai supplémentaire pour peaufiner son plan de continuation. Ses dirigeants multiplient les contacts en France et à l’étranger – notamment au Moyen-Orient. « Le critère social sera déterminant dans ce bassin », assure Adeline Munarolo, qui estime qu’avec un effectif réduit de moitié, comme le préconise l’étude Berger pour MBF, l’usine ne pourrait plus tourner.
L’étude du cabinet Roland Berger suggérait, en effet, que la filière française se réorganise autour de quelques « champions » hexagonaux, dont le groupe GMD.
Et Piwi a t-il une copie de cette étude? Ce serait intéressant d’y jeter un oeil, non ?
Piwi : Hélas non !
qui et capable de nous orienter pour prendre connaissance de cette etude du cabinet Berger ?