La Nouvelle République –
Fonderies fondues
Un an près la fermeture de sa voisine la fonderie fonte du Poitou (290 salariés, carters) à Ingrandes-sur-Vienne, c’est au tour de la Fonderie alu (300 employés, culasses) de s’éteindre. On est le 1er juillet 2022. La fin de deux usines. La fin des fonderies du Poitou après quarante ans d’histoire industrielle et de luttes syndicales. Une perte sèche aussi d’un million par an de fiscalité pour Grand Châtellerault. Les machines sont vendues aux enchères pour 4,2 M€ à une société belge spécialisée dans le démantèlement de sites industriels.
Casse du siècle
En janvier 2022, on apprend que 6 des 18 millions d’euros garantis par l’État à la Fonderie Aluminium d’Ingrandes en 2020 et pourtant bloquées en Allemagne, ont disparu. Les 18 millions d’euros avaient été accordés à la fonderie par la société financière allemande Greensill (en faillite), principal partenaire bancaire de GFG Alliance, conglomérat du milliardaire et magnat de l’acier Sanjeev Gupta, alors propriétaire des fonderies du Poitou… La justice française a ouvert une enquête pour les chefs d’abus de biens sociaux et de blanchiment.
Il y a bien deux aspects dans ce genre d’affaire:
– les produits qui disparaissent au bénéfice d’un monde soit-disant meilleur et ce sans aucune mansuétude de la part de son propriétaire historique.
– des escroqueries impunies pour le bénéfice de gens qui savent toucher tout ce qu’ils peuvent et qui disparaissent lorsque il n’y a plus rien à prendre et surtout sans autre forme de procès.
A chaque fois nous en sommes conscient mais nous assistons à tout cela en réagissant au mieux trop tard.
Franchement nous n’avons pas à être fier de voir l’industrie de deuxième ou troisième rang disparaître pour le bénéfice même pas du tiers monde.