. Les entreprises industrielles recherchent des compétences à tous les niveaux, du bac pro au diplôme d’ingénieur, des professionnels compétents scientifiquement… mais aussi des commerciaux ou de simples comptables.
L’industrie convainc de plus en plus les jeunes
L’industrie redevient donc une filière porteuse en termes d’emploi – notamment pour les jeunes, puisque 30 à 40 % des recrutements les concernent -, tout en étant confrontée au défi des compétences exigées par les mutations technologiques.
Manque de talents
L’industrie est donc confrontée à un problème d’attractivité, mais également à un problème d’adéquation entre l’offre de formation et ses besoins. Et ce problème va se poser crescendo au fur et à mesure de la mutation technologique.
80.000 emplois seront vacants dès 2020
Côté diplômes, la tendance est à une hausse du niveau de qualification, mais les recruteurs déplorent le faible choix de carrières à caractère scientifique. Et les entreprises privilégient encore les modes de formation traditionnels au détriment de l’apprentissage pour se fournir en compétence de niveau BTS ou ingénieur.
L’apprentissage, une voie trop peu exploitée
L’apprentissage est pourtant une porte d’entrée naturelle vers l’industrie et une chance d’accéder rapidement à un emploi. Les chiffres sont parlants : 80 % des apprentis obtiennent leur diplôme, 80 % sont en poste six mois après leur formation et deux tiers d’entre eux disposeront d’un CDI, sachant que les salaires dans l’industrie sont en moyenne 13 % supérieurs à ceux des autres secteurs.
Il faut ‘acculturer’ les familles, car ce sont elles qui décident au premier chef de l’orientation de leurs enfants.
Or, la France ne compte que 400.000 apprentis – seulement 7 % des jeunes de 16 à 25 ans –
Mais l’apprentissage doit beaucoup plus se diffuser dans nos entreprises. Il nous faut trouver les jeunes de bon niveau, accueillir de nouvelles entreprises, ouvrir davantage les référentiels de formation, notamment au numérique, tout en continuant à drainer les jeunes vers la maintenance industrielle, la productique, l’électrotechnique, le génie industriel, l’informatique ou la chaudronnerie.
Mettre le turbo sur l’apprentissage implique enfin « d’acculturer » les familles, car ce sont elles qui décident au premier chef de l’orientation de leurs enfants. Faire de l’apprentissage la filière d’excellence de la formation professionnelle en passera aussi par là.
Philippe Darmayan est vice-président de France Industrie