ET pourquoi pas sur un bateau
La République du Centre
Sur le Belem, les cloches qui accompagnent la flamme olympique ont été fondues chez Bollée, près d’Orléans
Publié le 08/05/2024 à 08h45
Dominique Bollée, dirigeant de la fonderie, devant une cloche marine présente dans son musée, qui n’est pas celle du Belem.
Dominique Bollée, ex dirigeant de la fonderie de Saint-Jean-de-Braye, dans le Loiret, se souvient de cette commande un peu particulière, il y a presque quarante ans. Il raconte.
« C’était en 1981, le Belem était en restauration à Paris, aidé par la fondation Caisse d’épargne. Et le capitaine de l’époque m’a contacté pour installer deux cloches. »
Avec une expertise de centaines de cloches de bateau, pour la marine militaire de Brest notamment, il honore la commande. « Je les ai fabriquées moi-même, dans l’atelier. J’avais livré ça quai de Conti à Paris ». En effet, raconte-t-il, « c’est obligatoire qu’il y ait une cloche sur chaque bateau. Il ne peut pas quitter le chantier s’il n’y a pas de cloche. »
Découvrir comment sonnent les cloches et les secrets de la fonderie Bollée, à Saint-Jean-de-Braye
Deux cloches de grand format
Et quelles cloches ! La première pèse 25 kilos pour 33 centimètres de diamètre, la seconde 72 kilos pour 50 centimètres. Des dimensions proportionnelles à la longueur du navire : le Belem nécessitait de grands formats. Sur un navire, les cloches ne sont pas seulement décoratives. L’une, la cloche des quarts, sonnait traditionnellement les horaires de service d’une équipe. L’autre, une cloche de brume, est importante pour la sécurité.
« Quand le navire est en pleine mer avec du brouillard, pour se faire entendre, c’est le son de la cloche qui porte le mieux sur l’eau. »
La principale contrainte de la commande, « c’est la sonorité, détaille le fondeur : en principe, il faut 110 décibels au mètre linéaire ».
« Polie comme de l’or »
« Les cloches Bollée sont garanties vingt ans, mais on ne revoit pas le client avant 300 ans ! », s’amuse Dominique. Le secret de la longévité ? Un bronze brut, un battant d’acier, et c’est tout ! Lisses, « elles sont gravées en creux pour être polies comme de l’or » plus aisément. Ainsi reconnaissables, elles n’ont pas d’artifices décoratifs, contrairement aux cloches des locomotives ou murales.
Les cloches tinteront à Marseille le 8 mai lors de l’arrivée du navire. Fortes de huit générations de fondeurs, les cloches Bollée n’ont pas fini de voyager.
À visiter Musée campanaire Bollée : 156 rue Faubourg-Bourgogne, à Saint-Jean-de-Braye, 02.38.86.29.47