OUEST FRANCE –avec AFP.
Le groupe GFG Alliance, visé en France par une enquête pour « abus de bien sociaux » et « blanchiment », a annoncé mardi 26 avril 2022 que son siège parisien et la fonderie Aluminium Dunkerque de Loon-Plage (Nord) avaient été perquisitionnés la semaine dernière.
L’usine Aluminum Dunkerque à Loon-Plage (Nord), le 21 janvier 2022. | FRANCOIS LO PRESTI / AFP
Ces opérations s’inscrivent dans le cadre de l’enquête préliminaire menée par le parquet de Paris depuis juillet 2021 et confiée à l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), a précisé une source proche du dossier, confirmant une information du Financial Times (FT).
Des enquêtes en cours en France et en Angleterre
« Les autorités françaises sont venues dans nos bureaux la semaine dernière à Paris dans le cadre d’une enquête en cours. … Nous rejetons fermement toute suggestion d’acte répréhensible et nous continuerons à coopérer pleinement avec les autorités françaises pour les aider à mener cette affaire à une conclusion rapide », a réagi auprès de l’AFP un porte-parole du groupe.
Le secrétaire du CSE (CGT) de l’usine Laurent Geeraert a confirmé à l’AFP avoir vu « une dizaine de personnes » entrer mercredi dernier pour mener une perquisition et interroger des cadres d’Aluminium Dunkerque.
« Ils sont restés toute la journée » et « la directrice et le DRH » ont dû « répondre aux questions » des enquêteurs, a-t-il ajouté.
L’enquête, d’abord ouverte à Poitiers avant d’être dépaysée l’été dernier à Paris, portait initialement sur la disparition d’un Prêt garanti par l’État accordé par la société financière Greensill, depuis en faillite, à la fonderie Liberty Aluminium Poitou, d’Ingrandes-sur-Vienne (Vienne), appartenant au groupe GFG, selon la source proche du dossier.
Elle a depuis été élargie à l’activité d’Aluminium Dunkerque, la fonderie la plus vaste d’Europe, dont la prise de contrôle en octobre dernier par la société de capital-investissement American Industrial Partners (AIP) est contestée par GFG.
25 millions € pour régler un litige
Le volet dunkerquois de l’enquête s’intéresse selon le Financial Times à un « accord passé » par GFG avec le géant suisse des matières premières Glencore pour « repousser la tentative de prise de contrôle » sur la fonderie par AIP.
Cela concernerait aussi l’utilisation supposée de 25 millions € issus de la trésorerie de la fonderie pour régler un litige avec le géant minier anglo-australien Rio Tinto, propriétaire de la fonderie avant son acquisition par GFG Alliance en 2018.
Depuis la faillite en mars 2021 de la société de prêts Greensill dont il était un des principaux clients, GFG Alliance est en grande difficulté financière.