L’invitation est lancée ! Ce mercredi 15 janvier, la CGT de la Fonderie de Bretagne demande à plusieurs personnalités de venir visiter l’usine de Caudan près de Lorient, pour constater, par elles-mêmes, « l’immense gâchis social, économique et industriel que serait la fermeture de ce fleuron de l’industrie française et bretonne. »

Les quelque 300 salariés de la Fonderie ont appris, avant Noël, que les négociations de reprise achoppaient notamment parce que le principal client de la Fonderie (et ancien propriétaire) Renault refusait de s’engager sur des volumes de commande, ouvrant la voie à une possible fermeture du site, qui fabrique des pièces automobiles. Plus de 300 emplois sont sur la sellette.

Cessation de paiement déclarée

La cessation de paiement de la Fonderie a été déclarée ce mercredi par le directeur de l’usine, Jérôme Dupont, devant le tribunal de commerce de Rennes. Cela signifie que sa trésorerie n’est pas suffisante pour régler ses dettes. L’audience de mise sous protection aura lieu le 22 janvier.

Invitation lancée à Emmanuel Macron

Le syndicat en appelle donc au président de la République, au Premier ministre, au ministre délégué chargé de l’Industrie (Marc Ferracci, qui suit le dossier depuis plusieurs mois) et au directeur général de Renault, de venir voir à quel point l’usine s’est « largement modernisée ». Et de détailler : les mises en place d’un nouveau chantier de moulage, une ligne de finition entièrement automatisée, une ligne de pré-usinage pour les boîtiers de différentiels, un îlot de noyautage entièrement robotisé, une fin de ligne pour les pièces issues de la diversification et des cellules de finition pour la diversification.

La CGT rappelle aussi que ces investissements réalisés lors des 10 dernières années s’élèvent à plus de 150 millions d’euros, ils ont été « en grande partie financés par Renault », avec la participation des collectivités. Elle évoque aussi la mobilisation des salariés qui ont permis d’améliorer les performances industrielles et de maîtriser les coûts de production, d’améliorer aussi la performance électrique. Sans compter les nouveaux contrats, assure la CGT, avec des nouveaux clients, dans l’automobile, l’agriculture, le ferroviaire, la défense, les travaux publics et les pompes de relevage notamment. Il ne s’agit donc plus que de production de pièces automobiles, boîtes de vitesses notamment.

« Vous êtes les seuls à pouvoir retourner la situation »

Par cette invitation, le syndicat demande du temps : la Fonderie n’est plus Renault depuis deux ans, mais il faut cinq ans pour se transformer, estime le syndicat. « Nous avons besoin de visibilité sur la stratégie commerciale de Renault sur les trois prochaines années. Nous ne demandons pas de garanties de volumes en tonnage, mais bien une visibilité sur les parts de marché affectées à FDB », écrit encore la CGT en terminant comme une supplique, « vous êtes les seuls à pouvoir retourner la situation dans ce dossier et à montrer ainsi que l’industrie n’est pas morte en France ».