La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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vendredi 08 Fév, 2013
Catégorie : Economie

Du nouveau à la fonderie Bollée : le patron

Bollée compte parmi les trois fondeurs de cloches français. Il y a presque 18 mois, cette PME locale a été transmise à des actionnaires extérieurs.

à Saint-Jean-de-Braye, dans l’atelier Bollée, noirci par des dizaines de feux allumés dans les deux fours réverbères, rien ne semble avoir bougé. L’odeur entêtante, le sol de terre et, au centre, le bras de l’imposante grue manuelle.

Les cloches sont toujours des Bollée. Mais, depuis le 1 er octobre 2011, ce fleuron de l’artisanat français est sorti de la famille. Dominique Bollée, le dernier maître saintier, en est resté actionnaire, mais la société a été cédée à un groupement national d’entreprises, « Artisans techniciens campanaires », spécialisés dans l’installation de cloches. « La fonderie était le maillon manquant », résume Éric Chomel, président de la Sas Bollée. En tout, ils sont six associés, dont Alexandre Goujeon, en charge de la partie commerciale et André Voegele, s’occupant davantage de la technique.
Moules à la main

En France, on ne compte plus que trois entreprises fabriquant des cloches. Les deux autres sont à Villedieu-les-Poëles (Manche) et à Sévrier (Haute-Savoie). « Bollée est sans doute la seule fonderie française, et peut-être européenne, à réaliser ses moules exclusivement à la main. » Une technique ancestrale dont les fondamentaux n’ont pas bougé depuis le Moyen-Âge. « Notre souhait est bien sûr de conserver ce mode de fabrication. » C’est un argument de poids dans les négociations commerciales.

Depuis la transmission de l’entreprise, quelques modifications ont déjà été apportées. Toujours délicat de faire évoluer une activité qui a posé ses bagages à Saint-Jean-de-Braye en 1838. « C’est compliqué de reprendre une entreprise après huit générations », reconnaît Éric Chomel. Les évolutions portent sur une meilleure anticipation du temps de travail, sur les outils de commercialisation. « Nous allons mettre en ligne un site Internet sur l’entreprise. »
Se renforcer sur
le marché africain

Dans la fonderie, où travaillent trois salariés, quelques visages ont aussi changé. « Une personne de la précédente équipe est restée. Nous en avons réembauché deux autres. »

Quant à la charge de travail, « nous avons fondu des cloches pour le Vietnam, loupé celle de la cathédrale d’Orléans… » Le site abraysien devrait rester sur sa moyenne d’une centaine de cloches fondues chaque année, dont la moitié pour l’étranger. « Nous allons essayer de nous positionner un peu sur l’Afrique. Il existe aussi d’autres marchés que les édifices religieux, ceux des châteaux, des maisons d’habitations. Ou ce carillon à cinq cloches que nous allons réaliser pour un théâtre. »

Quant au bilan financier, « il va sans doute être un peu compliqué pour cette année mais cela devrait ensuite s’améliorer », estime Éric Chomel. Le passage de témoin est en cours mais la passion est enracinée, « Les cloches Bollée ? Ce sont aussi les plus esthétiques sur le marché français. »

Matthieu Villeroy
matthieu.villeroy@centrefrance.com

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