LES ECHOS – extraits
Annoncée la semaine dernière par le gouvernement, la planification écologique concentre une grande partie des efforts dans la décarbonation des transports. Pour que la mobilité soit moins émettrice, Dorian Bouveresse propose de s’attaquer à une donnée dont on parle moins : le poids et la taille des voitures.
Dès lors, comment garantir, voire accélérer la décarbonation du secteur automobile ? Un des leviers les plus efficaces et pourtant négligé est la diminution drastique de la taille et du poids des véhicules . Or, en raison de la multiplication des SUV et de batteries toujours plus puissantes, la masse de nos voitures a augmenté de 30 % en France depuis 1990.
Quadricycle lourd
Pourtant toute augmentation de poids augmente directement l’énergie nécessaire à la production et à l’usage d’un véhicule. Ainsi, l’empreinte carbone d’un SUV électrique de taille moyenne, fabriqué en Europe, est d’environ 22 tonnes, production et usage compris, soit 1,5 tonne par an pour une utilisation sur 15 ans et 150.000 kilomètres. En comparaison, un mini-véhicule électrique de 450 kg, nommé quadricycle lourd, émet quatre fois moins de carbone avec les procédés industriels actuels.
La production de quadricycles est sans doute la meilleure proposition actuelle pour accéder, à grande échelle, à une mobilité décarbonée.
Manque de soutien
De nombreux freins à l’adoption d’un quadricycle lourd persistent, au demeurant : une offre très réduite et peu attrayante, des performances limitées (vitesse, charge utile, sécurité, etc.) qui nécessitent de recourir à un autre véhicule pour prendre l’autoroute ou partir en vacances, un prix trop élevé notamment par rapport à un véhicule thermique d’occasion, même si celui-ci s’avère plus coûteux à l’usage, un manque d’attractivité pour nombre de clients qui aspirent à avoir un véhicule statutaire de grande taille. La liste est encore longue.
Politique industrielle ambitieuse
Il s’agit de mettre en oeuvre une politique industrielle ambitieuse permettant aux acteurs du secteur de produire en masse des quadricycles séduisants à un prix inférieur au seuil psychologique des 10.000 euros à l’achat ou de 100 euros par mois en location.
La production et l’adoption massive en France de mini-véhicules électriques constituent un défi de taille qui suppose d’opérer une révolution dans les mentalités des industriels, comme des consommateurs, afin de déconstruire l’archétype actuel de la voiture. Elles s’avèrent cependant indispensables pour répondre à l’urgence climatique et proposer des solutions de mobilités durables et accessibles pour tous.
Dorian Bouveresse est consultant.
Ce que ne dit pas l’auteur de l’article, c’est que le quadricycle dont il prône la multiplication met un terme définitif à la liberté individuelle de déplacement sur de grandes distances (vacances, etc). Pas sûr que toute la population soit d’accord pour revenir sur cette possibilité, cette liberté.
Quand au poids excessif des véhicules, il est certes incontestable, mais résulte fortement de toutes les contraintes de sécurité imposées depuis des années par les autorités, s’ajoutant à l’implantation toujours plus grandes de quantité d’équipements, pas toujours demandés et/ou utiles!!
Toujours sur ces problèmes de poids, les VE sont vraiment le contre-exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Des enclumes de 2,4 et plus, pour déplacer des batteries toujours plus grosses permettant de développer des centaines d’équivalent-chevaux!! Où est la sobriété et l’écologie??
https://www.caradisiac.com/le-poids-problematique-des-nouveaux-suv-electriques-199301.htm