LES ECHOS
Après avoir simplifié sa gamme et annoncé un nouveau logo, Dacia le déploie aujourd’hui d’un coup sur l’ensemble de ses modèles. En se positionnant sur le créneau du « meilleur rapport qualité/prix », la marque veut capter de nouveaux clients.
Le différentiel de prix entre les Dacia et les modèles équivalent d’autres marques s’est réduit de 25 % à 15 %. (Anthony Bernier)
Ne leur parlez plus de « low cost » , mais plutôt de « best value for money » (meilleur rapport qualité prix).
En dévoilant cette semaine à la presse l’ensemble des modèles de Dacia habillés de leur nouveau logo, les dirigeants de la marque ont insisté sur la façon dont ils voulaient voir évoluer son image et capter de nouveaux clients.
« Nous voulons aussi que les gens achètent des Dacia parce qu'elles sont désirables ».
Monter en gamme
Dacia veut monter en gamme sans renier ses racines low cost
Il y a un excellent article sur l’automobile magazine titrant :
« Et si Dacia était la seule marque automobile en accord avec son temps «
et je crois que cela est assez juste, Dacia n’a pas beaucoup de véhicules dans sa gamme mais chaque véhicule est proposé au bon prix avec un équipement qui n’a pas à rougir.
Une Dacia s’est fait pour la vie de tous les jours, à mon sens.
Label low-cost à sa renaissance en 2004, Dacia est progressivement devenue la marque cool par excellence. Avant de surfer sur un contexte troublé et d’incarner à présent l’automobile intelligente.
Depuis un siècle et demi, comme tout le reste de l’industrie, l’automobile n’a eu pour seul crédo que le “toujours plus”.
Et si l’on n’a pas attendu de pouvoir traverser la Loire à pied ou de voir brûler la moitié des Landes pour imposer aux constructeurs des normes sur les rejets de leurs voitures – Euro 1 date de 1992 ! –, cette année 2022 sonne comme un déclic pour le plus grand nombre.
Aux pénuries en tous genres faisant hoqueter la reprise de l’activité post-Covid s’est ajoutée la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Soudain, le sans-plomb à 3 €/litre est devenu une réalité et les matières premières, du gaz à l’aluminium, se sont mises à manquer. De quoi ancrer dans les esprits une bonne fois pour toute, qu’après la longue période des vannes grandes ouvertes, il va désormais falloir “faire plus avec moins”. Un nouveau mantra qui vaut aussi pour le secteur automobile, fût-il le petit bout de la lorgnette.
Dacia, de low cost à cool
Pourtant, à voir la surenchère dans la voiture électrique, on se dit que le salut n’est pas pour maintenant. En voulant doter leurs “zéro émission” de la même faculté à voyager sans réfléchir qu’avec un moteur à explosion dont on fait le plein en trois minutes, les constructeurs mettent au point d’énormes batteries, énergivores en terres rares ou, à tout le moins, en composants en tous genres. Des kilowattheures par dizaines et des kilos par centaines que l’on espère pouvoir recycler un jour et qui, en attendant, ne collent pas vraiment à l’idée de sobriété. Sans parler du contenu technologique de nos automobiles connectées que l’on nous fait miroiter comme le prolongement de nous-mêmes. Soyons clairs, le progrès est une nécessité, mais la voiture électrique, lourde, chère et polluante à sa manière, ne sauvera pas la planète.
En marge, il est une marque qui semble dans une trajectoire plus cohérente avec nos vrais besoins. Un court temps vu comme un label low-cost, Dacia incarne désormais la marque intelligente. Servi par un contexte économique et industriel tristement taillé pour lui, le constructeur roumain, sous la houlette de Renault, joue crânement sa chance. Il l’a encore confirmé à l’occasion de la présentation de son dernier concept Manifesto (vidéo ci-dessus), promettant d’aller “encore plus loin, demain”. Plus que sur ce slogan aussi flou que prometteur, il faut surtout se concentrer sur les faits.
Des voitures bien pensées et bien construites
Pour tenir les prix serrés, Dacia limite la personnalisation à bord de ses voitures. Là où un Jogger offre 350 combinaisons au maximum, les concurrents en proposent des milliers. De fait, l’industrialisation s’en trouve optimisée et les matières nécessaires moins nombreuses. On y trouve notamment du plastique recyclé. S’il peine à s’imposer chez d’autres constructeurs pour d’évidentes raisons d’image, il a toute sa place sur un robuste Duster où il compte déjà pour 12 % alors que la prochaine génération en utilisera le double. A l’inverse, depuis son changement d’identité, Dacia n’utilise plus de chrome et, cela se voit ailleurs, aucun cuir animal. Une logique qui vaut aussi pour les showrooms, dont le renouvellement commencera l’an prochain à l’aide de matériaux simples et déclinables en plusieurs formats selon la taille de la concession.
Par ailleurs, à ne laisser que l’essentiel dans l’équipement, Dacia parvient à contenir le poids de ses voitures. Nous l’avons vérifié sur notre balance indépendante, une Sandero culmine à 1 100 kg alors que les Duster et Jogger tournent autour des 1 300 kg, ce dernier étant environ 350 kg plus léger que ses assimilés adversaires. Moins de matière, moins de poids et à la clé, un impact forcément minimisé à l’usage. On pense d’abord aux consommations, mais c’est sans compter les consommables préservés comme les freins et les pneus. Lesquels rejettent aussi moins de particules au frottement.
Un boulevard pour l’avenir
Enfin, Dacia est, avec sa maison mère Renault, le seul constructeur à jouer la carte du GPL. Un choix ô combien judicieux qui fait baisser les rejets de CO2 de 10 % et un coût à l’usage d’environ 40 %. Encore en discussion, la norme Euro7 préservera à coup sûr l’utilisation de ce gaz désormais transparent à l’usage. A l’image d’un Toyota qui mise encore beaucoup sur l’hybride, Dacia laisse entendre que 500 000 voitures – c’est le nombre de voitures qui tournent au GPL en Europe – qui émettent 10 % de CO2 en moins valent mieux, pour le climat, que quelques dizaines de milliers d’électriques. Sans se priver de couvrir ce segment avec sa Spring. Plus proche de la voiturette que d’une automobile moderne, la roumaine a malgré tout séduit 40 000 clients sur le Vieux Continent et reste à ce jour l’électrique la moins chère du marché. « Dacia deviendra électrique quand il faudra le devenir, mais pas avant », assure-t-on en interne. Comme toujours, au bon moment.
Tout à fait d’accord. Pour avoir possédé récemment et en toute satisfaction, un Duster dCi, j’aurais bien renouvelé mon achat dans la gamme Dacia, mais malheureusement, pas d’hybride.
Donc, passé chez les Nippons, spécialiste et initiateur de cette technologie.