Je ne suis absolument pas un soutien de LFI et je n’ai aucune affinité avec leur point de vue politique.
Cependant les réduire à « des bobos qui souhaitent que les Ukrainien balancent des confettis sur les russes alors que la population reçoit tous les jours des kilos de bombes russes » n’est, à mon sens, pas le meilleur des arguments pour soutenir la proposition du député Renaissance.
En effet, certains pourraient rétorquer qu’on n’éteint pas un incendie avec de l’essence. Ainsi, augmenter la quantité d’armements dans un conflit ne l’arrête pas, bien au contraire. Le seul et unique moyen d’éteindre un incendie, c’est de priver ce dernier de son oxygène. Dans le cas de ce conflit (en dehors de l’annihilation totale de l’ennemi), c’est de priver l’ennemi de ses ressources financières. Et je ne suis pas certain que tous les moyens aient été mis en oeuvre pour y parvenir…

Et pour en revenir à FdB, n’y a-t-il pas d’autres diversifications possibles ? Par exemple en commençant par diversifier son portefeuille de clients dans les secteurs d’activités déjà maîtrisés (l’automobile par exemple) ?

Tout le monde a le droit d’exprimer son point de vue, que l’on connaisse le contexte ou on. Et justement il s’avère que le contexte, je le connais particulièrement bien, ma première visite sur le site remontant à 1993.

En 1998, au moment de la vente par Renault, la SBFM employait presque 1.000 personnes. La SBFM était un des gros concurrents de mon employeur de l’époque. De mon point de vue, Teksid n’a le pas eu la bonne stratégie dès le début, que ce soit au niveau des investissements, des nouveaux produits ou de la diversification du portefeuille client. La concurrence interne était trop rude et la stratégie du groupe trop peu affinée. De plus, la très grande dépendance de Teksid à son actionnaire historique n’a pas laissé les marges de manœuvre nécessaires à la croissance du site. Le climat social sur le site, toujours difficile car « gangrené » par la CGT (qui s’est toujours crue au temps de la Régie), n’a pas aidé.

Les vrais ennuis ont commencé en 2006 après la reprise par Zen, qui n’a pour ainsi dire, rien investit. Dès lors, ce n’était qu’une question de temps avant le dépôt de bilan…

Le dossier « SBFM/FdB » je l’ai eu pour la première fois sur mon bureau début 2008. Deux ans plus tôt (en 2006) la SBFM n’employait déjà plus que 627 personnes pour un tonnage annuel de 42.500 tonnes. Le CA ne s’élevait déjà plus qu’à 70mio €.
Lorsqu’en novembre 2008 la SBFM dépose le bilan, les chiffres se sont encore dégradés, et les prévisions pour 2009 font état de 25.300 tonnes et 550 employés pour un CA prévisionnel de 42mio €. A l’époque, nous avions des ratios 4x à 8x plus performants dans nos fonderies fonte…
La visite du site n’a fait que conforter notre analyse. Les discussions avec l’administrateur judiciaire à Lyon en vue d’une reprise étaient en cours, mais les clients de la SBFM ne jouaient pas vraiment le jeu. Et pour cause : pour cause de substitution future BMW ne souhaitait pas franchement maintenir son activité, PSA réintégrait à Charleville, et le premier (et plus gros) client ne souhaitait pas garantir de volumes au-delà de 2 ans….
Je pouvais apporter la charge suffisante et les investissements nécessaires pour garantir la croissance à long terme du site, mais sur les pièces existantes il fallait impérativement améliorer la productivité afin d’éviter d’imposer des hausses de prix aux clients. Et pour cela, un plan social et un gros effort de formation étaient nécessaires. C’est alors que le contexte social s’est durci avec des blocages, des manifestations, des grèves. Bref, tout ce qu’il convient de faire pour effrayer un repreneur industriel potentiel…
La reprise du site par Renault en septembre 2009 prend tout le monde de court. Sachant que ce site nécessitait des dizaines de millions d’euros d’investissement, une énorme hausse de la productivité, un apport de charge d’au moins 80.000t supplémentaires par an et du coup une diversification du portefeuille de clients, cette reprise nous a tous laissé perplexe.
L’histoire m’a malheureusement donné raison, puisque malgré les investissements effectués par Renault, la charge a toujours été insuffisante et les pertes se sont accumulées année après année. L’absence d’une véritable structure commerciale orientée à l’international a toujours empêcher FdB d’aller chercher de nouveaux clients et des produits innovants dans l’automobile. C’est pour moi la principale erreur stratégique, avec l’absence de ressources en R&D (combien de brevets déposés ?).

C’est là mon analyse « à 4 sous ».

« L’analyse à 4 sous » ne concernait pas la connaissance de SBFM, mais des enjeux de la guerre Ukraine-Russie.
Sauf évidemment par « La France Indigne », qui confirme par ses prises de positions, son acharnement à tout contester, apporter « ses réponses » à tout.
20 péquins LFI qui manifestent devant la SBFM. Ce parti touche le fond…!!

Et ceux qui osent ne pas être d’accord, en bon parti totalitaire, ils sont accusés d’être des fachos!!

Cela me rappelle une citation, qui s’applique bien à LFI et ses tristes bires : « Il y a des gens qui parlent, qui parlent, qui parlent – jusqu’à ce qu’ils aient enfin trouvé quelque chose à dire. »