__JOURNAL DES ENTREPRISES –
__Le groupe Constellium, spécialisé dans la fabrication de produits en aluminium (6,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021, environ 12 000 salariés dans 27 usines à travers le monde), a récemment annoncé une restructuration de son usine d’Ussel (Corrèze).
C’est lors d’un dernier Conseil Social et Économique, du 22 septembre dernier, qu’il a « informé les représentants du personnel du site de son intention d’étudier une éventuelle cession de cette usine spécialisée dans la fonderie de précision.
Cette démarche s’inscrit pleinement dans la stratégie de Constellium de se recentrer plus particulièrement sur ses activités de laminage et de filage ».
Le site s’adresse en particulier aux marchés aéronautique, spatial, défense et industrie et compte 270 salariés.
« Le site d’Ussel ne bénéficie pas de synergies significatives avec les autres activités du groupe », justifie Constellium au moment de préciser ses motivations à chercher un repreneur.
En 2013, déjà, le groupe avait cherché à vendre le site (avec les mêmes objectifs de « recentrage »), sans succès.
FRANCE 3
Quatre jours après l’annonce de la mise en vente de la fonderie d’Ussel (Corrèze), la situation reste floue pour les salariés. Le groupe Constellium, propriétaire de l’entreprise, n’a pas encore donné plus d’informations sur l’avenir des 270 salariés.
Pour les 270 salariés de la fonderie d’Ussel (Corrèze), un épais brouillard règne encore sur l’avenir de leur entreprise, quatre jours après l’annonce de sa mise en vente. Son propriétaire, le groupe Constellium, a déclaré ce jeudi 22 septembre vouloir se séparer de la fonderie spécialisée dans la sous-traitance aéronautique. Un vrai séisme économique dans le département.
Un avenir toujours flou
La décision a été dévoilée lors d’un comité social et économique. La direction affirme vouloir rediriger son activité vers le laminage et le filage. Une douche froide, loin de la confiance affichée il y a deux ans par le secrétaire d’Etat à la ruralité Joël Giraud, venu dire sur place que « tout était en place pour la garantie et la pérennité du site. »
Du côté des salariés, l’inquiétude ne semble pas être à son comble. Une salariée travaillant à l’intérieur du site explique qu’elle et ses collègues « ont l’habitude de la vente, on connaît. »
Pour Vincent Schanen, salarié depuis 10 ans, peu de changement depuis l’annonce. « On fait le boulot, comme avant. Que ce soit repris ou pas, c’est pareil pour nous. On a changé plusieurs fois de nom, peut-être que ce sera encore le cas. »
Dominique Vermeil, lui, espère qu’il « y a encore du travail pour quelques années. On ne savait pas trop à quelle sauce on allait être mangé. De mon côté, je suis rassuré » par cette annonce de mise en vente – lui a déjà vécu une fermeture d’usine.
Dans un communiqué, la direction affirme également chercher « un repreneur dont la solidité financière et le sérieux du plan industriel assureraient le développement futur de cette activité. »
Elle ajoute n’avoir pas d’autre choix que vendre, puisque « le site d’Ussel ne bénéficie pas de synergies significatives avec les autres activités du groupe. »
L’ombre de Borg Warner
Pourtant, d’après les syndicats, les carnets de commandes sont pleins.
Longtemps, l’entreprise a rencontré des difficultés pour recruter des salariés qualifiés. Alors tout jeune président de la République, Emmanuel Macron s’en était ouvert à Alain Rousset, président de la Nouvelle-Aquitaine, en octobre 2017, lors d’une visite à Egletons (Corrèze), à propos de 156 salariés licenciés par GM&S : « Il faudrait dire à certains, qu’au lieu de foutre le bordel, de voir s’il n’y a pas des postes là-bas, parce qu’ils ont les qualifications pour le faire. »
Élus et représentants du personnel regardent en tout cas la situation avec attention. Il reste beaucoup d’inconnues comme l’identité du futur propriétaire et les futurs usages du site.
Et puis il y a l’ombre de Borg Warner. L’équipementier automobile, installé à Tulle (Corrèze), a fermé ses portes en mars 2022.
À partir de 2016, les commandes avaient diminué pour ce sous-traitant, avec pour conséquences des pertes d’emplois.