La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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samedi 30 Jan, 2016
Catégorie : Selon la presse

Cloche Merle sur Essonne

Son projet prend forme en janvier 2015, lorsque Christian prend sa plume pour demander une aide financière au sénateur et ancien maire de la commune, le milliardaire Serge Dassault (LR). « Je ne me suis pas réveillé un matin en voulant soudainement acheter une cloche, assure-t-il avant de replonger dans son histoire. J’ai eu l’idée d’offrir une cloche car je suis passionné par le patrimoine et la musique. Et il y a un emplacement libre dans le clocher de l’église Saint-Etienne. Alors je me suis adressé au sénateur en lui écrivant que j’étais prêt à consacrer 5 000 € ».

Serge Dassault était prêt à payer
Cinq mois plus tard, une heureuse nouvelle arrive au courrier : Serge Dassault accepte de s’associer au projet et demande un devis détaillé. Exalté par ce coup d’accélérateur, Christian contacte des fondeurs de cloche et fait réaliser un diagnostic de faisabilité. Au total, il faut compter 21 000 € pour la cloche et son mécanisme, pose comprise.

« Mon projet est parfaitement réalisable et entièrement financé, assure le sacristain. Nous apportons le financement son installation, l’entretien sera assuré par la commune. L’Eglise n’a aucun denier à verser. » Pourtant, le don est refusé par le diocèse. « Je ne comprends pas pourquoi, reprend-il. Ils m’ont demandé de me rapprocher de la fonderie Paccard puisque deux des trois cloches de l’église viennent de là-bas (lire encadré). Nous avions rendez-vous et le diocèse l’a subitement annulé sans me donner de raison. »

Une accusation balayée par l’évêque du diocèse Evry – Corbeil-Essonnes, Monseigneur Michel Dubost : « Ce monsieur ne nous a pas demandé notre avis et fait venir un expert sans nous consulter, rétorque l’homme d’église. La mairie est bien propriétaire de l’église mais, le diocèse, exactement comme un locataire, peut s’opposer à un projet comme celui-ci. » Car pour l’évêque, l’église Saint-Etienne a bien d’autres priorités. « Je ne suis absolument pas contre les dons mais cette quatrième cloche n’a aucune utilité. En revanche, nous manquons de moyens pour financer la restauration des vitraux et pour sceller des statuettes afin d’éviter qu’elles soient volées. » Excédé, le sacristain menace de claquer la porte. « On m’a traité comme un moins que rien… C’est terminé, je vais rendre les clés », peste-t-il.

La cloche aurait été un La ou un La#
Pour compléter la sonnerie de l’église, la fonderie Bollée a préconisé un La alors que la maison Cornille Havard entendait plutôt un La#. D’un poids de 450 kg pour l’une et de 428 kg pour l’autre, la future cloche devait rejoindre les trois existantes. « A l’église Saint-Etienne, la grande cloche date de 1880 mais le fondeur est inconnu. Elle pèse 981 kg, et donne un Ré », indique Christian Cuissard, le sacristain qui voulait en offrir une quatrième. Les deux autres cloches de l’église ont été réalisées en 1936 par la fonderie Paccard. D’un poids de 849 kg et de 623 kg, elles donnent respectivement un Fa et un Sol.

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