LES ECHOS –
Le patron de Stellantis réfléchit à cette hypothèse pour « rendre les véhicules électriques accessibles à la classe moyenne européenne ». Un scénario qui rappelle la production par Dacia de la Spring en Chine.
La ëC3 sera la version électrique de la Citroën C3 : un modèle qui porte le même nom que sa cousine européenne mais conçu spécialement pour les pays émergents.
La ëC3 sera la version électrique de la Citroën C3 : un modèle qui porte le même nom que sa cousine européenne mais conçu spécialement pour les pays émergents. (Maison Vignaux @ Continental Productions)
Produire une Citroën C3 électrique en Inde pour l’importer ensuite en Europe : c’est le scénario auquel réfléchit à voix haute le patron de Stellantis Carlos Tavares, tout en précisant qu’aucune décision n’est prise à ce stade.
Le dirigeant le martèle à chacune de ses interventions : sa priorité est de vendre des voitures « abordables ». Le sujet se pose particulièrement en Europe pour les modèles électriques, qui restent nettement plus chers que leurs équivalents thermiques, du fait du coût de la batterie.
Pour contourner la difficulté, Carlos Tavares avait déjà évoqué la possibilité, lors d’un déplacement en Inde fin novembre, de produire sur place des voitures électriques destinées au Vieux Continent. Puisque l’Europe « n’est pas en mesure » de rivaliser sur les coûts, il y voyait « une grande opportunité » pour l’Inde.
Un modèle conçu pour l’Inde et le Brésil
Le directeur général du constructeur a précisé sa pensée lundi, à l’occasion d’un échange avec les journalistes sur le site de production de moteurs de Trémery, en Lorraine. « Pour l’instant, nous fabriquons des véhicules électriques en Inde, pour l’Inde », a-t-il déclaré.
Il a précisé qu’il s’agissait d’une version électrique de la Citroën C3, un modèle qui porte le même nom que sa cousine européenne, mais conçu spécialementpour les pays émergents , à la fois plus robuste et moins cher. La version à essence est arrivée dans les concessions indiennes cet été, et sa déclinaison électrique, baptisée ëC3, doit être présentée à la presse locale en janvier, avant une commercialisation au printemps, indique une source proche de la marque.
Ce véhicule pourrait-il un jour arriver sur les routes d'Europe ? « Cette décision n'est pas prise, a répondu Carlos Tavares. On verra s'il y a un modèle d'affaires pour l'exporter, en Asie du Sud-Est, et au-delà. » « Au- delà », c'est en France, en Italie ou en Belgique, car le patron portugais a précisé dans la foulée qu'il s'agissait de « rendre les véhicules électriques accessibles à la classe moyenne européenne ».
Selon le dirigeant, « cela dépendra aussi de nos concurrents. Si nos concurrents le font et que nous ne le faisons pas, il faudra qu'on réagisse ». Une référence implicite au groupe Renault, dont la Dacia Spring, la voiture électrique la moins chère du marché (à partir de 20.800 euros) est assemblée en Chine. Mais le propos englobe, sans doute, les marques chinoises, qui affichent beaucoup d'appétit pour le marché européen .