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On vous emmène aujourd’hui visiter la fonderie Paccard à Sévrier, au bord du lac d’Annecy, en Haute-Savoie. La fonderie Paccard, c’est tout simplement le numéro 1 mondial de la fabrication des cloches d’église. Une fonderie créée en 1796, il y a un peu plus de 220 ans.
Avec ses 18 tonnes, la cloche de la basilique du Sacré-Cœur à Paris, installée en 1891 par la fonderie Paccard, reste aujourd’hui la plus grosse de France. En 2017, on en est à la septième génération de Paccard à la tête de cette entreprise familiale de 23 salariés. Philippe et son frère Cyril tiennent aujourd’hui les rênes. En 1796, c’est Antoine Paccard qui crée la fabrique de cloches. À l’époque, la Savoie n’est pas encore rattachée à la France.
Depuis, les techniques ont assez peu évolué, explique Anne Paccard, épouse de Philippe et directrice du musée. « Les cloches sont en bronze : 78% de cuivre, 22% d’étain. Il n’y a pas de secret. Les fondeurs de qualité utilisent tous le même alliage. C’est une technique ancestrale qui n’a pas évolué depuis des milliers d’années. On utilise toujours le principe des trois moules, mais chaque génération de Paccard a amélioré la technique », soutient-elle.
La cloche Paccard, c’est le « must ».
Un son inimitable et très reconnaissable. « C’est une toute petite cloche mais pourtant, vous l’entendez loin », illustre Anne Paccard. « C’est un son qui est riche harmoniquement, très équilibré. La richesse d’un instrument, c’est l’homogénéité de son timbre », assure-t-elle. « Moi, je les reconnais les cloches Paccard. Je suis chanteuse de formation. Les cloches Paccard, c’est le Stradivarius de la cloche. »
Entre 300 et 500 cloches de toutes les tailles sortent de l’atelier chaque année. La coulée n’a lieu qu’une fois par semaine, le jeudi. « Le métal est à 1.190 degrés », précise Anne. Ce jour-là, un prêtre vient même bénir le métal en fusion de la cloche qui ornera bientôt sa chapelle en Loire-Atlantique.
Une fabrication très précise qui fait la fierté de David, ouvrier-fondeur chez Paccard depuis 18 ans. « C’est un passion. Je pense que tous les gars qui sont là ont la passion de créer quelque chose qui va durer dans le temps. C’est bun objet d’art, un objet unique puisque toutes les cloches sont personnalisées. Les cloches coulées aujourd’hui sonneront encore dans 100 ans », se réjouit-il.
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80% de la production est vendu à l’étranger__. Ça a été le cas de la plus grosse cloche fabriquée par la fonderie Paccard : une cloche de 33 tonnes, commandée en 1998 par un richissime américain, pour l’église de Newport dans le Kentucky, à l’occasion du passage en troisième millénaire. Un travail qui a mobilisé l’entreprise pendant 18 mois et qui lui vaut aujourd’hui une renommée internationale.