La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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jeudi 28 Oct, 2021
Catégorie : Economie

Automobile : pourquoi la transition électrique pourrait faire disparaître 65.000 emplois

Le Figaro –

Pour la construction d’un moteur électrique, la fonderie ou l’usinage ne sont pas nécessaires.

Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), estime que ce serait le coût humain minimum du changement de technologie.

Alors que la filière automobile française présentait ce mardi sa feuille de route pour 2030 à l’occasion d’une journée organisée par la Plateforme automobile (PFA) Cité des sciences et de l’industrie à Paris, les conséquences sur l’emploi de la transition vers l’électrique sont au centre des discussions. L’observatoire de la métallurgie estime en effet que l’impact de cette transformation serait de l’ordre de 65.000 emplois supprimés sur les 400.000 de la filière. Pire selon Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), «si le scénario du déclin l’emportait, on serait à 100.000 emplois de moins».

En effet, pour la construction d’un moteur électrique, des activités industrielles telles que la fonderie ou l’usinage ne sont pas nécessaires. Par ailleurs le nombre de pièces dans un moteur électrique est divisé par quatre par rapport au thermique, comme l’explique un porte-parole de PFA. «Les métiers vont changer parce que nous n’avons pas besoin des mêmes pièces, certaines pièces ne seront plus nécessaires dans la fabrication d’un moteur électrique, a poursuivi Luc Chatel sur BFMTV ce matin. Sa fabrication nécessite également sept fois moins de temps que pour un moteur thermique. Tout le défi de la filière, avec les pouvoirs publics, est d’accompagner les entreprises et les salariés qui vont voir leur métier disparaître ou se transformer mais aussi de former massivement pour les métiers d’avenir de l’automobile. Mais ce ne sera pas sans dégât».

Tesla en tête des ventes

Une perspective de baisse de l’emploi dans le secteur de l’automobile que confirme France Stratégies, un think tank rattaché à Matignon. L’institut note cependant dans un document de travail publié mi-septembre que certaines réformes fiscales récentes, comme la baisse de l’imposition sur les sociétés et celle des impôts de production, pourraient préserver une partie des emplois. «Avec ces mesures fiscales, on arriverait à une baisse des emplois de 50.000 plutôt que 65.000», assume Vincent Aussilloux, co-auteur de l’étude.

Cette réflexion sur l’avenir du secteur intervient alors que Tesla est passé premier vendeur automobile en Europe en septembre, son Model 3 se retrouvant en tête des meilleures ventes avec 24.600 exemplaires écoulées. «Tesla a misé sur un modèle complètement différent de ce qui existait déjà Ils se sont attaqués au marché premium», précisait ce mardi Luc Chatel sur BFM Business.

À LIRE AUSSI ; Automobiles: les ventes chutent, les clients doutent

Pour échanger sur le futur de la filière, un millier de professionnels étaient donc attendus ce mardi dans le nord de Paris, dont le patron de Renault Luca de Meo mais aussi le commissaire européen Thierry Breton et surtout le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Tous tenteront de répondre à cette question posée ce mardi matin par Luc Chatel : «Comment la France, qui a inventé l’automobile, pourrait se faire une place dans le futur de l’automobile ?»

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1 commentaire pour : "Automobile : pourquoi la transition électrique pourrait faire disparaître 65.000 emplois"

  1. Pour compléter ce tableau je vais y ajouter un extrait d’un interview donné par Vicente de Los Mozos Directeur industriel de Renault sur ce sujet et qui m’a paru très pertinent :
    La mise en garde de Jose Vicente de los Mozos (Anfac – Renault) par rapport à la norme~Euro~7
    La mise en garde de Jose Vicente de los Mozos (Anfac – Renault) par rapport à la norme~Euro~7
    « Il y aura de la casse avec la norme Euro 7 si on ne respecte pas la neutralité énergétique », a déclaré José Vicente de los Mozos au nom de l’Association espagnole des fabricants de voitures et de camions. Pour le transport lourd de marchandises et de personnes, le péril est considérable.

    Euro 7 commence à entraîner des réactions virulentes, dans la mesure où ce nouveau seuil de normes tord le bras au principe de neutralité énergétique et pose des problèmes techniques importants, voire insolubles au vu du calendrier, aux industriels automobiles. Comme le rapporte La tribuna de automocion, le président de l’Anfac (l’Association espagnole des fabricants de voitures et de camions), José Vicente de los Mozos, par ailleurs directeur industriel et de la zone Iberia du groupe Renault, a pointé du doigt les grands risques d’une approche trop rigide de la transition énergétique, lors d’une audition devant les députés espagnols.

    « On a tué le diesel et on veut faire de même avec tous les moteurs thermiques », alerte-t-il, en soulignant que si on exclut de nombreuses solutions disponibles, on s’expose en fait à un retour de bâton, pas seulement pour le secteur automobile, mais pour la société dans son ensemble. Euro 6d temp et Euro 6d full ont été atteints, mais avec Euro 7, qui exclut les motorisations thermiques, certains segments ne pourront pas suivre. Les véhicules lourds de transport de biens et de personnes sont clairement remis en question, car leur électrification est complexe. Sans le diesel, il reste le gaz et l’hydrogène. Eu égard à l’état de développement des infrastructures d’avitaillement en hydrogène, par exemple, l’Europe est tout simplement loin du compte, et le calendrier de la norme Euro 7 n’est pas tenable.

    José Vicente de los Mozos a également rappelé aux députés que la lutte contre les émissions polluantes ne pouvait pas s’exonérer d’un traitement du parc automobile espagnol dans son ensemble. Le Plan énergie et climat prévoit une réduction des émissions de 50 % d’ici à 2030, avec 3 millions de véhicules électriques mis à la route. Mais que faire des véhicules anciens ? D’ici à 2030, on parle de 19 millions de véhicules à mettre à la casse, dont 90 % de plus 15 ans. Si ce n’est pas fait, les objectifs environnementaux ne seront pas tenus. Si c’est fait, comment les gens vont-ils pouvoir se déplacer, étant entendu que les tarifs de véhicules électriques restent élevés ? « On ne passe pas du marché de l’occasion ancienne aux derniers véhicules électriques », lance Jose Vicente de los Mozos qui assène que « le passage à l’électromobilité est une chose de riches ». Il avance quelques solutions comme une prime à la casse incitative pour sortir les véhicules de plus de 12 ans, une réduction de TVA pour les VE et de nouvelles aides à l’achat, un développement beaucoup plus soutenu des infrastructures de recharge. Autant dire que les pays européens vont sponsoriser des véhicules embarquant des batteries asiatiques, car l’Airbus des batteries ne sera pas constitué en 2030, si jamais il l’est un jour, vu le retard pris sur la concurrence…

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    José Vicente de los Mozos.

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