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mardi 26 Déc, 2023
Catégorie : Automobile

Automobile : BYD choisit la Hongrie pour partir à l’assaut de l’Europe 

les Echos

Le constructeur chinois, qui cherchait depuis un an où bâtir une usine sur le Vieux Continent, a choisi la ville de Szeged. La menace se précise pour les marques occidentales.

BYD possède déjà plusieurs usines en Chine et compte en ouvrir une bientôt en Amérique latine.
BYD possède déjà plusieurs usines en Chine et compte en ouvrir une bientôt en Amérique latine. (BYD)

Par Lionel Steinmann

Publié le 22 déc. 2023 à 11:38Mis à jour le 22 déc. 2023 à 13:28

Les constructeurs automobiles européens ont du souci à se faire : BYD, le mastodonte chinois qui a surclassé à une vitesse fulgurante Volkswagen et Tesla sur son marché domestique, vient d‘annoncer ce vendredi qu’il allait construire une usine en Hongrie, afin d’alimenter son offensive commerciale vers le Vieux Continent.

Le site retenu se trouve à Szeged, une ville de 160.000 habitants situé au sud du pays, à la frontière de la Roumanie et de la Serbie. L’usine, « au dernier cri de la technologie », va créer « des milliers d’emplois » en produisant des modèles électriques et hybrides, indique la marque chinoise dans un communiqué. Le montant de l’investissement et la date d’ouverture n’ont pas été communiqués.

Des mois de négociations

Les dirigeants de BYD (acronyme de « Build your dreams ») avaient fait savoir, depuis près d’un an, qu’ils entendaient ouvrir une usine en Europe, et plusieurs pays s’étaient mis sur les rangs, parmi lesquels la France, l’Espagne et l’Allemagne. Au printemps, la presse spécialisée avait fait état de négociations entre le constructeur et Ford sur une possible reprise de l’usine de Sarrelouis dans la Sarre, mais les discussions n’ont pas abouti.

La Hongrie tenait la corde ces derniers mois, ce qu’avait confirmé une rencontre en octobre entre le Premier ministre Hongrois, Viktor Orban, et le fondateur de BYD, Wang Chuanfu. L’adhésion du pays au grand projet des « nouvelles routes de la soie », qui mêle liens commerciaux et construction d’infrastructures, a sans doute conforté la décision des Chinois.

Côté français, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, n’avait pas ménagé ses efforts pour vanter l’attractivité du territoire. Mais la décision de priver les voitures produites en Chine de l’aide de 5.000 euros pour l’achat d’une voiture électrique à partir de 2024 n’a évidemment pas joué en faveur de la candidature tricolore.

Wang Chuanfu se souvient sans doute également qu’il avait ouvert, en 2018, une usine de bus électriques à Beauvais, mais qu’il a dû la fermer au bout de trois ans, après avoir été écarté des appels d’offres lancés par la région Ile-de-France.

Un avantage coût qui fait peur

En produisant ses voitures sur le sol européen, la jeune marque automobile, qui met l’accent sur le 100 % électrique, se donne les moyens de contourner les barrières commerciales que le Vieux Continent pourrait ériger pour se protéger des importations venues de République populaire. Dans une note publiée début septembre, les analystes d‘UBS avaient calculé, après avoir désossé un de ses modèles électriques, que BYD disposait d’un avantage coût de 25 % sur Volkswagen et Renault.

Cet écart pourrait être en partie gommé l’an prochain par la fin du bonus écologique pour BYD. Mais la marque a indiqué aux « Echos » qu’elle comptait compenser autant que possible en rognant sur ses marges. L’ouverture de l’usine hongroise, d’ici à trois ans sans doute, viendra clore le sujet.

A ce stade, l’offensive de la marque en Europe ressemble plus à une reconnaissance du terrain. Selon l’analyste spécialisé Matthias Schmidt, elle est présente dans 16 des 18 pays d’Europe de l’Ouest mais n’a écoulé que 11.300 voitures sur les 10 premiers mois de l’année, principalement auprès de loueurs courte durée.

Néanmoins, les annonces de nouveaux modèles et les ambitions sont là. Cet été, Wang Chuanfu a explicité son souhait de « démolir les vieilles légendes » de l’automobile occidentale. Son groupe a écoulé 1,86 million de voitures électrifiées en 2022, dont 911.000 véhicules 100 % électriques. Et la croissance reste soutenue, avec 301.000 ventes sur le seul mois dernier. Un rythme qui pourrait lui permettre de rafler à Tesla le titre de leader mondial dans le 100 % électrique en 2023.

Lionel Steinmann

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