L’exposition se poursuit également à l’extérieur, sur l’immense parcelle de la Fondation Luma.
La réunion rare de ces 12 chefs-d’œuvre permet de vérifier cette posture entre-deux. Certains appartiennent à Maja Hoffman, qui les a achetés au galeriste parisien Patrick Seguin. Ce dernier a prêté certains des projets exposés et s’est associé à l’exposition. Si certains ont pu s’offusquer de l’indécence de cet étalage de pavillons désormais inaccessibles (et dont l’exposition peut potentiellement faire grimper la cote), il faut rappeler que sans l’intérêt de ces acteurs pour Jean Prouvé, son œuvre serait restée dans l’ombre, à l’abandon, voire détruite.
L’occasion aussi de découvrir l’avancement de la future tour de Franck Gehry.
Car ces maisons démontables constituent les seules traces de la production de ce visionnaire méprisé de son vivant mais dont les préceptes continuent d’inspirer les architectes partout à travers le monde. Sa Maison des jours meilleurs n’a jamais pas vu le jour à cause de contraintes réglementaires. Alors où est l’indécence ? Dans le fait de spéculer sur une poignée de pièces historiques ou ne pas développer de politique d’habitat d’urgence digne de ce nom ? Le jour de l’inauguration, Le Monde faisait sa Une sur « Ces 570 bidonvilles que la France ne veut pas voir », montrant combien ce sujet était toujours aussi prégnant.
« Jean Prouvé, Architecte des Jours Meilleurs » à la Fondation Luma. 45, chemin des Minimes,
13200 Arles. Du mercredi au dimanche, de 11 heures à 18 heures. Jusqu’au printemps 2018.