À Ham, la fonderie AFF vient d’entrer en phase de production. Une bonne nouvelle pour l’entreprise, un peu moins bonne pour les riverains, qui ont lancé une pétition contre ses nuisances sonores.

Un peu plus d’un an après la pose de la première pierre, Aluminium Solutions Group (ASG) a finalisé et mis en service son site industriel de pointe, Aluminium Foundry France (AFF). Dédiée à la production de billettes en aluminium bas carbone, AFF est désormais la plus grande usine française de ce type par sa capacité de production.

L’usine, dont les essais techniques se sont révélés concluants, est entrée en phase de production. Sa montée en cadence se poursuivra jusqu’au deuxième trimestre 2026, date à laquelle elle devrait atteindre sa capacité nominale de 80 000 tonnes de billettes par an. Cet investissement de 50 millions d’euros porte sur une surface industrielle de 15 000 m². L’inauguration officielle du site est quant à elle prévue au premier trimestre 2026.

Réindustrialiser, un enjeu de taille pour le territoire

Le site AFF s’impose comme un acteur de la réindustrialisation et de la transition écologique de la filière aluminium. Grâce à l’intégration de technologies de rupture, notamment un four fusion de grande capacité, AFF est capable de recycler des déchets d’aluminium issus des chantiers de démolition, de rénovation (déchets de fin de vie) et des chutes de production. Le résultat direct de cette approche ? L’empreinte carbone des billettes produites est divisée par trois par rapport à la moyenne actuelle de la production européenne.

Aluminium Foundry France utilise « les meilleures technologies disponibles » pour garantir un site « low impact » et assurer une utilisation optimale des ressources en eau et en énergie. Le projet est d’ailleurs fortement soutenu par les pouvoirs publics, ayant été sélectionné parmi 151 projets stratégiques mis en lumière lors de l’événement Choose France, et labellisé France 2030 – France Relance. Il s’inscrit également dans la dynamique régionale REV3 des Hauts-de-France.

L’implantation de l’AFF contribue à la revitalisation du site de Ham, une ancienne friche industrielle métallurgique centenaire en Picardie. Le projet respecte ainsi l’objectif de sobriété foncière ZAN (zéro artificialisation nette). Sur le plan social, l’usine génère la création d’une centaine de nouveaux emplois, incluant des postes directs et indirects (dont 50 emplois directs). Selon Edouard Guinotte, président d’ASG, « l’entrée en production d’AFF marque une étape stratégique pour notre groupe et pour le territoire ». Il a ajouté que le site « incarne notre engagement en faveur d’une économie circulaire, décarbonée et souveraine » et concrétise « une ambition industrielle forte ».

Une pétition lancée pour les nuisances sonores de la fonderie

L’entrée en production de la fonderie ne fait pas le bonheur de tout le monde. Depuis environ un mois, une pétition a été lancée par les riverains de la fonderie, qui disent « subir quotidiennement des bruits métalliques et mécaniques intenses, émanant de la fonderie, de jour comme de nuit. Ces nuisances se caractérisent par un niveau sonore anormalement élevé, perceptible dans les habitations même fenêtres fermées, des bruits récurrents et prolongés, provoquant un trouble manifeste du repos et de la tranquillité, avec impact significatif sur la qualité de vie et le sommeil des habitants du quartier. »

Pour l’heure, la pétition a recueilli 35 signatures. Les riverains indiquent vouloir « une inspection diligentée par les services compétents (mairie, préfecture, ou DREAL) afin de mesurer le niveau sonore réel », mais aussi que « l’exploitant de la fonderie mette en œuvre sans délai des mesures d’insonorisation et de réduction du bruit », et « qu’un suivi régulier soit assuré pour garantir le respect des normes sonores et la tranquillité du voisinage ».