Aluminium : un projet de fonderie d’aluminium recyclé à Ham (Hauts-de-France)
Une fonderie d’aluminium recyclé destiné à la fabrication de profilés pour le bâtiment va voir le jour fin 2025 sur une friche industrielle à Ham (Hauts-de-France), a annoncé lundi le groupe français Aluminium Solutions group (ASC), créé fin 2022 après le rachat d’Extol en Espagne. Cette usine dont l’ouverture est prévue «au quatrième trimestre 2025», est le deuxième projet du genre annoncé récemment en France après une fonderie de recyclage de déchets d’aluminium prévue à Sainte-Hermine, en Vendée, par Coralium, devant ouvrir à l’automne 2024.
L’investissement «de 50 millions d’euros», soutenu par des aides publiques «de l’ordre de 9 millions d’euros» issues du plan France 2030, fera du site de Ham «la plus grosse fonderie bas carbone de France, avec une capacité de 80.000 tonnes par an» a indiqué le président d’ASG fondé en 2022, Edouard Guinotte. Le projet prévoit la création de 50 emplois directs et 50 indirects. La fonderie retraitera tous les déchets aluminium issus de chantiers de construction ou de démolition, «ce qui permettra de diviser par trois l’empreinte CO2 des +billettes+ produites par rapport à celles issues d’aluminium primaire» a-t-il ajouté.
Un projet écologiquement rentable
Dans le jargon sidérurgique, les billettes sont les longs tronçons d’aluminium qui servent de matière première pour produire les profilés de fenêtres, vérandas, pergolas, structures de remorques ou supports de panneaux photovoltaïques. Elles doivent être chauffées avant d’être pressées et façonnées (extrudées) à la forme recherchée. En Europe, la moyenne d’émission de CO2 pour des billettes en aluminium primaire est de 6,7 tonnes de CO2 par tonne d’aluminium produit. «Avec ce projet nous émettrons autour de 2 tonnes de CO2 par tonne d’aluminium recyclé produit» a précisé Edouard Guinotte.
«Notre projet s’inscrit dans un contexte large» a souligné l’ex-directeur général du fabricant de tubes Vallourec jusqu’en 2020. L’aluminium est selon lui «stratégique dans l’Union européenne» (UE) pour «la transition énergétique», et l’UE «exporte 500.000 tonnes de déchets d’aluminium chaque année alors qu’elle importe 300.000 tonnes d’aluminium primaire».
Aluminium Solutions Group regroupe quatre usines, trois en France (Ham, Saint-Florentin et Carquefou) et une à Tolède en Espagne. Le groupe a été créé par le rapprochement des deux sociétés Aluminum France Extrusion (héritière de Pechiney-Alcan, Constellium) et Extol en Espagne acquis en 2022. L’agence de la transition écologique Ademe estime que la demande en aluminium en 2050 devrait augmenter de 50% par rapport à son niveau actuel. L’attrait vient du fait que l’aluminium, métal traditionnel de l’industrie, est aussi crucial pour la transition des énergies car il conduit l’électricité (comme le cuivre). L’Union européenne l’a inscrit au tableau des métaux «cruciaux» pour la souveraineté du continent.