Selon l’Alsace.fr
D’ici la fin de l’année, le siège de Wärtsilä aura déménagé à la Zac Gare et seuls une centaine d’ouvriers de Mitsubishi continueront de travailler au sein de ce qui fut le site industriel de la SACM. Propriétaire des murs, la Serm se soucie déjà de trouver de nouveaux locataires…
Il y a un demi-siècle de cela, la SACM régnait encore en maître sur le site. La Fonderie n’était pas devenue une faculté et 5 000 ou 6 000 ouvriers travaillaient quotidiennement sur place… Et puis, le temps a passé et l’activité industrielle a diminué, lentement, mais de plus en plus sûrement. Dernier épisode en date, le déménagement déjà bien entamé de Wärtsilä.
L’« école Diesel » du bâtiment 24, où les clients de Wärtsilä venaient de toute la planète pour se former à la maintenance des moteurs ? Désertée depuis le début de l’été. Reste « juste » quelques blocs moteurs de belle taille à déménager : des moteurs de bateaux, de locomotives ou de groupes électrogènes, le plus souvent.
La Fonderie retrouvera-t-il son effervescence d’antan ?
dans les années 70, la fonderie était dirigée par un homme hors du commun, Jean ZEISER
J’ai fait connaissance de Jean Zeiser en septembre 1973, durant un des voyages dits « post-congrès » qui suivit le congrès international de fonderie, lequel se tint, cette année-là, à Moscou. C’était un géant au bon sourire, d’une exquise politesse, dont la notoriété, dans le milieu de la fonderie, était à la mesure de ses qualités professionnelles et humaines exceptionnelles.
Alsacien bilingue, il militait en faveur du bilinguisme qu’il tenait comme un atout majeur pour la jeunesse de son petit pays. Il aimait et pratiquait la musique, jouait de la flûte, si je me souviens bien. Sa passion du concret et de la précision transparaissait au travers de sa parole, ainsi que de ses écrits, au style inimitable. L’ humour était un de ses traits caractéristiques: il pouvait aller jusqu’ à la
dérision de soi-même.
Au plan professionnel, il dirigea avec brio, pendant de longues années, les ateliers de fonderie de fonte de la SACM, à Mulhouse, dont une des spécialités était la fabrication des gros moteurs Diesel et anima, par ailleurs, en compagnie de Maurice Decrop, dans le cadre de l’Association technique de fonderie, un stage réputé sur les défauts de fonderie de fonte, donnant à ce dernier, comme à tout ce qu’il faisait, le meilleur de lui-même. Pour diverses raisons, et comme beaucoup d’alsaciens, il entretenait d’excellentes relations, notamment au plan technique, avec nos voisins d’outre Rhin.
Depuis notre rencontre en 1973, et jusqu’après son départ en retraite, il ne manquait pas de m’adresser, comme à tous ses amis, un exemplaire de chacune de ses publications et lettres de nouvel an, notamment par le canal de M. Chatenet, après que ce dernier eut été engagé par le Centre Technique des Industries de la Fonderie.
J’ai appris tardivement, et avec grande émotion, son décès en septembre 2009.
A ma connaissance, Messieurs Decrop et Chatenet comptaient, dans le milieu de la fonderie, au nombre de ses plus anciens amis: ils l’ont certainement bien mieux connu que moi, et sur une plus longue durée.