La rencontre
Cette fonderie produit encore pas moins de 100 à 150 cloches par an. Nous ne verrons pas de coulée car c’est seulement 1 à 2 fois par mois. Toutefois, il y a différentes étapes qui restent visuelles. En ce moment, ils ont 4 cloches en préparation, dont une pour le Vietnam, deux qui seront coulées en direct pour un festival en Savoie et une dernière pour l’église de Pouligny Notre-Dame dans l’Indre.
Aujourd’hui, c’est un groupement d’entreprises qui poursuit l’héritage des Bollée. Alexandre Gougeon est à la manœuvre, tout en conservant ses activités au sein de sa propre entreprise familiale de maintenance de cloches créée par ses parents à Tours.
Alexandre Gougeon, fondu de cloches à Saint-Jean-de-Braye (45)
Vues sur Loire à vélo
Un peu d’histoire
Cette industrie peu répandue est fort peu connue. Elle a pourtant produit des chef-d’œuvres, son origine se perd dans la nuit des temps…
Par qui et pour qui furent inventées les premières cloches ? Il est impossible de le dire. La bible rapporte que les robes des grands prêtres étaient garnies de clochettes d’or, c’est la première fois que l’histoire fait mention de cloches, mais il est probable qu’elles étaient connues avant. D’autre part les chinois faisaient couramment usage des cloches vers 2300 ans avant Jésus-Christ. Les historiens romains parlent de cloches ornant les temples et annonçant l’ouverture de certains marchés.
Les « Bollée » sont originaires de Breuvannes en Haute-Marne, berceau des fondeurs de cloches. Fondeurs ambulants depuis 1715, c’est grâce à Jean-Baptiste Amédée Bollée, qu’ils s’installent en 1838 à Saint-Jean-de-Braye, près d’Orléans. Huit générations de Maîtres saintiers de la même famille se sont ainsi succédées depuis dans cette Fonderie toujours en activité. Dominique Bollée aujourd’hui à la retraite, représente la 8ème génération. Les carillons qui sont sortis de cette fonderie au fil du temps résonnent dans plus de 60 cathédrales : Orléans, Tours, Chartres, Ottawa, Yamoussoukro…, plus de 35000 sont sorties des fours de cette dynastie de fondeurs de cloches. Nous devons à cette famille quelques grands carillons qui constituent le patrimoine campanaire français: celui de la cathédrale de Perpignan ( 47 cloches), celui de Châtellerault (52 cloches )ou celui de la Ferté-Macé (16 cloches).
A ne pas manquer, la visite du musée
Le musée campanaire Bollée à été inauguré le 09 octobre 1992 . Il jouxte la fonderie et retrace la fabrication étape par étape d’une cloche, et beaucoup d’autres curiosités à ne pas manquer. Il possède par exemple des motifs de fondeurs anciens, des appareils de contrôles musicaux, des battants ainsi que des outils de Maître Saintier, des beffrois de clochers, et d’anciennes horloges mécaniques, des voitures, etc…
Rencontre avec Bernard Bolleau le guide du musée qui ne tarit pas d’anecdotes sur la famille Bollée. En voici une où Bernard raconte que l’arrière grand-père de Dominique Bollée, a dû fondre des cloches pour un autre usage…
Bernard Bolleau guide du musée de la fonderie
Écouter la cloche du musée
La cloche du musée
Découverte du compagnonnage avec Florie Carrer dite « provençale »
C’est en 2010 que le premier fondeur intègre Les Compagnons du Devoir. Aujourd’hui ils sont deux. Florie Carrer donc, et Steven Jeandonnet-Savy, deux jeunes aspirants à devenir compagnons exerçant leur tour de France. Ils ont un autre point en commun : une formation auprès de Laurent Inquimbert à l’Atelier 960°, fondeur et fervent défenseur de la transmission du savoir faire ancien ! Ce dernier s’est engagé depuis une dizaine d’années à faire réintégrer les fondeurs dans le compagnonnage. Enfin, aujourd’hui, la fonderie est encadrée par la corporation des serruriers. Pour intégrer la section fonderie, il faut être titulaire d’un diplôme d’un des métiers de la fonderie.
Florie Carrer est aspirante fondeur dite provençale. Elle travaille à la fonderie Bollée depuis septembre 2012 et s’y plaît énormément, ceci avant d’autres étapes qu’elle s’est fixée pour la suite de son tour de France.Florie Carrer