L’avenir du groupe ACI et de ses 35 filiales était étudié par la justice mardi 9 décembre. Parmi elles, la Fonderie de Sougland à Saint-Michel (Aisne), plus vieille fonderie d’Europe, a été placée en redressement judiciaire. Elle va devoir trouver rapidement un repreneur.

Le calme malgré la tempête. Depuis mardi 9 décembre, la fonderie de Sougland est en redressement judiciaire. Le travail se poursuit sur le site de Saint-Michel (Aisne), près d’Hirson, mais les salaires de novembre n’ont pas été versés. Les 48 salariés sont inquiets. « On est très inquiets, oui. Pas de salaire à l’arrivée de Noël, des fêtes… C’est inquiétant, mais on va y arriver« , tempère Philippe Cornet, l’un des salariés des fonderies.

Une holding en redressement judiciaire

En début d’année, l’avenir semblait pourtant radieux pour la plus vieille fonderie d’Europe et plus ancienne industrie des Hauts-de-France. L’entreprise familiale de Saint-Michel, fondée en 1543  et spécialisée dans les pièces de pointe en fonte ou acier et est rachetée par le groupe ACI. Son président, Philippe Rivière, était venu présenter le 27 février dernier son projet alléchant, emprunt de patriotisme économique.

« L’idée c’est d’avoir un projet global qu’on appelle chez nous « pôle chaud », c’est-à-dire associer différentes fonderies et forges complémentaires d’un point de vue technologie, matériaux ou dimensions de pièces. Tout ceci permettra d’alimenter les différentes filières de souveraineté« , présentait alors Philippe Rivière.

Mais depuis, rien ne s’est passé ici. Le groupe ACI est désormais menacé de liquidation et son président visé par une enquête pénale. C’est une douche froide pour les salariés de Sougland. « On se disait « c’est bon, on a été revendus, ça va aller, il nous a dit ceci, il nous a dit cela ». Eh bien on s’est trompés. C’est un peu bête mais on s’est trompés, c’est tout », déplore Bruno Taclet, délégué C.G.T. des Fonderies de Sougland.

Des salariés inquiets, mais confiants

Présents ce 9 décembre au tribunal des activités économiques (TAE) de Lyon où était examiné l’avenir du groupe ACI – placé en redressement judiciaire – et de ses 35 filiales, les représentants du personnel entendent maintenant s’activer pour trouver un repreneur, confiants dans le potentiel de l’entreprise. C’est à l’issue de l’audience que la vénérable fonderie a été placée en redressement judiciaire jusqu’au 4 février.

« Il y a vraiment du travail, avec un bon carnet de commandes avec des clients qui nous font confiance, assure Jérémy Fortin, secrétaire du CSE des fonderies. Certes, la situation qui va suivre [ne va pas être évidente], on va devoir geler les dettes. Mais on va continuer, pas de souci« .

Le prochain rendez-vous en justice se tiendra le 4 février. C’est dire s’il reste peu de temps pour sauver cette entreprise détentrice d’un savoir-faire reconnu. Contactée, la direction n’a pas souhaité faire de commentaire.

Avec Rémi Vivenot / FTV