La fonderie et Piwi

MENU
Par : piwi
123
1
dimanche 23 Nov, 2025
Catégorie : Actu flash

« Il faut que l’État s’engage » : Aluminium Dunkerque

« Il faut que l’État s’engage » : Aluminium Dunkerque, plus grande fonderie d’Europe, est à vendre, des repreneurs intéressés

Ni le fonds d’investissement American Industrial Partners (AIP) qui compte 16 milliards d’euros d’actifs sous gestion, ni la direction ne font de commentaires pour le moment. L’information est venue des Agences de presse, Bloomberg et l’AFP. Mais elle semble tomber à un moment opportun pour ce colosse de l’aluminium.

Pas une surprise pour les salariés

Johan Vlietinck, délégué CGT assure que tous les salariés sont au courant du projet de cession d’Aluminium Dunkerque. Il explique : « Ce n’est pas une surprise. AIP a toujours été honnête. Ils rachètent des entreprises qui vont mal, investissent et quand ça va mieux, ils vendent ! »

Quand AIP a pris possession d’Aluminium Dunkerque en 2021, l’entreprise connaissait des difficultés : son précédent propriétaire, le conglomérant de Sanjeev Gupta, ne payait pas ses dettes. Aujourd’hui Aluminium Dunkerque ne parait annoncer que des bonnes nouvelles.

Le site a inauguré en mai 2025 son huitième four. Un four destiné au recyclage de l’aluminium. Il a nécessité un investissement de 13 millions d’euros, et a une capacité de production de 20 000 tonnes par an. La fabrication d’une tonne d’aluminium recyclé n’émet que 0,5 à 0,6 tonne de CO2, soulignait le président de l’entreprise, Guillaume de Goÿs, à cette occasion, contre 4 tonnes de CO2 émise par tonne d’aluminium produit plus classiquement par le site, « déjà une performance bien meilleure que la plupart de nos concurrents », affirmait le dirigeant à nos confrères de l’AFP.

L’entreprise a signé aussi un contrat de 10 ans avec EDF qui sécurise son approvisionnement en électricité. L’accord lui garantit jusqu’à 70 % de son alimentation. Aluminium Dunkerque est le site industriel le plus consommateur d’électricité en France, il consomme en instantané 450 mégawatts de puissance électrique, la moitié de la production d’un réacteur nucléaire.

Si l’entreprise avait dû réduire sa production lors de la flambée des prix de l’énergie, en 2022, elle est revenue depuis à pleine capacité. Enfin, elle tente de décarboner sa production très émettrice de CO2 en installant plus de 7000 panneaux solaires sur les parkings de l’entreprise.

Aluminium Dunkerque est située à Loon-Plage, à deux pas de la centrale nucléaire de Gravelines. • © Archives / FTV

L’entreprise produit des plaques de laminage en aluminium qui servent pour les emballages (canettes, capsules café, aluminium ménager, blisters de médicaments), le secteur du transport (carrosserie, électrodes des batteries des véhicules électriques), le secteur du bâtiment (éclairage, architecture, signalisation), les produits de consommation courante (valises, lames de rasoirs, réservoirs…).

Elle produit aussi des lingots d’alliages destinés au secteur automobile (roues, culasses, carters de moteurs électriques, pièces d’essieux, étriers de frein, réceptacles des batteries de véhicules électriques, …).

Des repreneurs déjà intéressés

Alors, les repreneurs pourraient se bousculer au portillon. Bloomberg cite, parmi les repreneurs susceptibles d’être intéressés par le site qui a réalisé 834 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, trois noms : Glencore, l’entreprise grecque Metlen Energy & Metals et Rio Tinto. Un dernier nom qui fait bondir les syndicalistes de la CGT. Rio Tinto.

Le groupe a déjà été propriétaire d’Aluminium Dunkerque entre 2007 et 2018. Et Johan Vlietinck en garde un souvenir amer : « Avec eux, nous n’étions plus que 550 salariés. Aujourd’hui, nous sommes 750. Ils feront un plan social, ils ont une mauvaise politique sociale, et ils voudraient revenir ? On va tout faire pour que ce ne soit pas possible ! »

Le syndicaliste poursuit : « Notre entreprise est très viable. Il faut la décarboner, il faut continuer à investir dans la recherche. On parle de souveraineté, il faut que l’État s’engage ». Plutôt qu’être racheté par un groupe, il rêve que son entreprise intègre un consortium, avec la BPI (Banque publique d’investissement), par exemple.

Zone de commentaire !

1 commentaire pour : "« Il faut que l’État s’engage » : Aluminium Dunkerque"

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Dernières publications


Toutes nos catégories

Articles par années

Les partenaire de Piwi