Focast, la fonderie bragarde qui produit des carters de transmission de grandes dimensions, a entrepris cet été de changer le cœur de son outil de production : sa machine à mouler et les châssis qui l’accompagnent. D’énormes et délicats travaux se sont déroulés en août et vont se poursuivre ces prochaines semaines.
JHM
Bien que Focast ne produisait plus rien, Olivier Babilon, le directeur, Aurélien Charton, le jeune chargé de projet, Mathieu Jamar le responsable maintenance, Christine Hervelin, la responsable HSE et nombre de leurs collaborateurs n’ont pas chômé durant l’été : la fonderie bragarde a procédé au changement de sa machine à mouler et de ses châssis. Cela s’apparentait à une opération à cœur ouvert, tant cette machine et ses moules sont au cœur même de tout le dispositif qui vise à produire des carters moteurs destinés à de gros engins.
L’ancienne machine à mouler avait 50 ans d’âge. Elle avait subi, du temps, de fâcheux outrages. Elle ne pouvait surtout plus garantir aux clients des standards dimensionnels qui dans le même temps avaient gagné en exigences. Les rebuts souciaient de plus en plus les fondeurs. Il est certain que la nouvelle machine, italienne, va les réduire considérablement.
Quant aux châssis, ces grosses “boîtes” de métal en deux parties qui contiennent les moules, ils prennent un tantinet d’embonpoint en gagnant 100 mm en largeur. Cela paraît peu, mais ce gain-là va permettre aux parois de sable du moule de mieux tenir. L’ancienne machine à mouler tournait avec 120 châssis. La nouvelle passe à 240 !
Ce projet-là, dont le déploiement a été confié à Aurélien Charton, a coûté la bagatelle de 5,6 millions d’euros. Il a été subventionné en partie par la Région et le GIP. Pour permettre son déroulement, qui impliquait l’arrêt total de la production durant plusieurs semaines, Focast avait coulé fin juillet 35 000 pièces, soit l’équivalent de toute la production de 2025. Ne pouvant utiliser les surfaces libres de l’ancien site YTO à l’abandon, cette production a dû être stockée loin du site, sur des entrepôts extérieurs, avec un surcoût financier de 150 000 euros supplémentaires.
Plusieurs entreprises sous-traitantes – dont une étrangère – étaient sur le site durant le mois d’août, avec des salariés souvent étrangers, parfois non-ressortissants de la Communauté européenne ; cette situation a ajouté moult nouvelles obligations administratives au défi technique déjà considérable.
Rappelons que Focast a investi 23 millions d’euros sur son site de Saint-Dizier durant ses dix dernières années (sans compter les 5,6 millions de cette année !) quasiment intégralement sur fonds propres avec quasiment aucune subvention.
Très attendues, les premières pièces issues de la nouvelle machine à mouler devraient sortir aux alentours de la mi-octobre.



Bravo pour ces investissements et cette orientation industrielle !