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Par : piwi
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lundi 03 Nov, 2025
Catégorie : Actu flash

Le cauchemar des salariés des fonderies Hachette et Driout

De l’espoir à la désillusion : le cauchemar des salariés des fonderies Hachette et Driout

InFO militante  par Thierry BouvinesL’inFO militante

Les salariés des Fonderies Hachette et Driout sont au chômage partiel depuis un mois. Victimes des pratiques des propriétaires de leur entreprise, ils s’inquiètent de l’avenir des emplois sur le site.

Pas d’équipements de protection individuelle ; pas de masques anti-poussières ; des chiffons à la place des gants de protection thermique. La dégradation des conditions de travail des salariés des Fonderies Hachette et Driout reflète la situation économique de l’entreprise. Nous avons des commandes, mais pas d’argent pour payer les fournisseurs, décrit William Olivo, secrétaire du syndicat FO, majoritaire aux fonderies, et membre du CSE de cette entreprise située à Saint-Dizier en Haute-Marne et qui fabrique et usine notamment des corps de vannes de gaz et des fourches pour des appareils de chantier.

Conséquence, une partie des 242 salariés – surtout les ouvriers – sont en chômage partiel depuis le 30 septembre. Prévue pour le 27 octobre, la reprise progressive du travail a été reportée au 3 novembre. Les salaires de septembre ont été versés et ceux d’octobre sont garantis puisque nous sommes en activité partielle de longue durée rebond (APLD-R) [*], mais ensuite, c’est l’inconnu, témoigne William Olivo.

Plaintes pour escroquerie et abus de biens sociaux

Huit mois après leur rachat pour 200 000 euros à la barre du tribunal de commerce par ACI Groupe (Alliance de compétences industrielles), les salariés des Fonderies Hachette et Driout sont à nouveau dans le brouillard. Celui-ci s’est même épaissi depuis que leur propriétaire, la holding ACI, un groupe créé en 2019 et qui a racheté une trentaine d’entreprises, a elle-même été placée sous administration judiciaire, le 17 octobre. D’après Les Échos, ACI a été victime à la fois d’un fond fantôme (Fortuna) et de son propre président et actionnaire majoritaire, Philippe Rivière. Le quotidien économique révèle qu’ACI a porté plainte contre le premier pour escroquerie, faux et usage de faux, et contre le second pour abus de biens sociaux

Au final, les victimes de ces aigrefins sont évidemment les salariés, notamment ceux d’Hachette et Driout, désemparés après deux redressements judiciaires, témoigne William Olivo. Désemparés mais néanmoins mobilisés, le 28 octobre, devant les portes des fonderies pour alerter sur leur situation, rapporte l’union départementale FO de Haute-Marne.

FO avait appelé à la vigilance…

La mise sous administration judiciaire de la holding ACI signifie concrètement que son patron, Philippe Rivière, perd les manettes de tout ce qui est dans la holding, dont celles des fonderies Hachette et Driout. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Le rachat des fonderies Hachette et Driout par ACI, en février 2025, avait d’abord suscité des espoirs chez les salariés mais aussi au gouvernement. Le 3 mars 2025, Marc Ferracci, ministre de l’Industrie à l’époque, s’était même rendu sur le site pour pour échanger sur les perspectives de développement de l’entreprise désormais sauvée, indiquait alors le communiqué du ministère. De son côté, « le comité social et économique (CSE) avait voté pour ACI car c’était un repreneur 100% français », qui conservait tous les emplois, explique William Olivo. FO avait cependant appelé à la vigilance, en constatant l’état du carnet de commandes et l’absence de renouvellement du comité directeur, rappelle Anna Morel, secrétaire générale de l’union départementale FO de Haute-Marne.

Investissements fantômes

De fait, les espoirs ont été rapidement douchés. Non seulement les investissements promis par ACI ne se sont jamais concrétisés mais, depuis le rachat, ACI a prélevé 700 000 euros dans les caisses d’Hachette et Driout : 100 000 euros par mois depuis mars, indique William Olivo. Le délégué FO a pu vérifier ces mouvements de fonds dans un rapport remis au CSE le 15 octobre, en réponse à un droit d’alerte déposé par le syndicat.

Selon le directeur général de l’entreprise, rencontré par FO en marge de la manifestation du 28 octobre, il s’agit d’une remontée classique d’argent vers la holding avant d’en faire redescendre vers les filiales. Lors de ce CSE, les représentants du personnel ont également appris qu’Hachette et Driout devait un million d’euros de cotisations patronales aux Urssaf, et 3 millions d’euros à ses fournisseurs, rapporte William Olivo. Outre qu’elle coupe les tuyaux entre Hachette et Driout et son propriétaire, William Olivo estime que la mise sous administration judiciaire de la holding va permettre de débloquer les paiements des clients d’Hachette et Driout.

Craintes sur l’avenir des emplois

Le CSE attend désormais les résultats d’une expertise qu’il a commandée à un cabinet indépendant afin de faire le point sur la situation économique de l’entreprise et ses besoins financiers pour continuer de fonctionner. Des représentants des salariés ont également rencontré, mi-octobre, les pouvoirs publics (la préfète, une députée, le maire de Saint Dizier) pour expliquer leur situation. William Olivo craint que, in finela masse salariale soit réduite pour sauver l’entreprise. Le militant FO note par ailleurs que malgré ses difficultés, l’entreprise a embauché des personnels en recherche et développement. L’idée était d’entrer sur le marché du nucléaire, mais ce n’était pas le moment, indique-t-il. Il faut également vérifier que l’entreprise n’a pas perçu d’aides locales, précise de son côté Anna Morel pour l’UD-FO.

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2 commentaires pour : "Le cauchemar des salariés des fonderies Hachette et Driout"

  1. Dans le groupe ACI il y a une forge, Forges de Montplaisir à St Priest, et une dizaine de sites d’usinage

  2. Un certain Mathieu Paris avait fait la même chose avec plusieurs entreprises, notamment une fonderie près de Metz (ex GGB), spécialisée dans les paliers en 8 et leader en matière de procédés grâce à son alliage breveté.

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