« La demande vis-à-vis de Renault, c’est tout simplement de ne pas envoyer sa production en Roumanie ou en Espagne et de continuer à garantir une production ici, à Lorient, jusqu’en 2028, le temps que nous organisions la diversification » .
« Comme vous le savez sans doute, on n’est pas toujours d’accord avec la CGT. Mais je souhaite souligner qu’aujourd’hui, on partage un objectif commun : celui de sauver cette industrie emblématique et les 350 emplois qu’elle représente. »»
RFI
Les salariés de la Fonderie de Bretagne se battent pour leur survie
Outre l’épineuse question du budget, le fraîchement nommé Premier ministre François Bayrou devra aussi gérer une crise économique et sociale qui se profile. Les défaillances d’entreprises et les plans sociaux se multiplient de façon alarmante : la CGT en dénombre plus de 300 en à peine plus d’un an. Le syndicat organisait jeudi 12 décembre une grande journée de mobilisation pour la défense des emplois industriels avec des rassemblements devant plus d’une centaine de sites menacés. Rencontre des salariés de la Fonderie de Bretagne, ancienne filiale de Renault aujourd’hui menacée.
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De notre envoyé spécial à Lorient, Nathanaël Vittrant
Cela fait 60 ans que le métal est fondu ici à plus de 1 500°C, prêt à se transformer en pièces mécaniques. Pour beaucoup d’ouvriers comme Lionel, la fonderie est une histoire de famille : « Mon père a travaillé là 35 ans. Mon frère là, juste derrière, cela fait 20 ans qu’il bosse aussi. Mon grand-père a bossé ici. »
Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, est arrivée : c’est le moment où plusieurs cadres de la CGT vont monter sur l’estrade et prendre la parole. « À partir du moment où un sous-traitant dépend à 95 % d’un donneur d’ordre qui est Renault, ce n’est plus un sous-traitant : il fait partie de Renault. Il y a une responsabilité », souligne un élu.
« L’objectif est de sauver cette industrie emblématique »
« La demande vis-à-vis de Renault, c’est tout simplement de ne pas envoyer sa production en Roumanie ou en Espagne et de continuer à garantir une production ici, à Lorient, jusqu’en 2028, le temps que nous organisions la diversification », complète une autre.
Dans l’usine, le directeur général de l’usine, Jérôme Dupont se charge de faire l’accueil : « Comme vous le savez sans doute, on n’est pas toujours d’accord avec la CGT. Mais je souhaite souligner qu’aujourd’hui, on partage un objectif commun : celui de sauver cette industrie emblématique et les 350 emplois qu’elle représente. »
L’enjeu de cette visite est de montrer que tout le travail de diversification a déjà commencé. « On a des clients qui attendent qu’on soit repris pour continuer avec nous. Des clients comme John Deere pour l’agricole, Pont-à-Mousson pour les plaques d’égout et Thalès pour les obus. On est tout à fait capable de faire autre chose que de l’automobile », selon Dominique Tortevoix, chargé de la maintenance des fonderies et élu CGT.